Gynécologie, andrologie, sexualité, quand consulter en urgence

 

Claire : Catherine, vous allez nous parler des situations où il faut consulter en urgence dans le domaine de la sexologie, la gynécologie et l’andrologie. Tout d’abord, pourquoi une situation est-elle urgente ?

 

 

 
Catherine : Une situation est urgente soit parce que notre vie est en danger, soit parce notre santé est en danger. Et c’est urgent parce qu’on sait soigner le problème et qu’il faut un traitement rapide si l’on ne veut pas de complications graves à court terme ou à long terme.
 
Claire : en gynécologie, quelles sont les situations urgentes ?

Catherine : La situation la plus urgente en gynécologie, c’est la grossesse extra-utérine. L’embryon s’est implanté au mauvais endroit. Il ne se trouve pas dans l’utérus, mais le plus souvent dans une trompe. Cet endroit est trop étroit et quand l’embryon se développe, la trompe s’étire, saigne et fait mal. Il s’agit d’une femme en tout début de grossesse, qui ne sait pas forcément qu’elle est enceinte et qui a mal dans le bas du ventreet de saignements peu abondants de couleur foncée. La grossesse extra-utérine est une situation très dangereuse qui met en danger la vie de la femme. Il faut une opération rapide, sinon, la jeune femme risque une hémorragie très grave. 
 
Claire : D’autres urgences en gynécologie ?
 
Catherine : Oui, quand on ne veut pas d’enfant, le rapport sexuel à risque sans contraception ou avec problème comme déchirure préservatif. Il faut prendre la pilule d’urgence le plus rapidement possible jusqu’à 5 jours après, ou consulter pour mettre un stérilet jusqu’à 7 jours après le rapport à risque.
 
Claire : Et en ce qui concerne la prévention du sida ?
 
Catherine : En cas de rupture de préservatif ou d’oubli et de relation avec un partenaire séropositif, il existe un traitementd’urgence qui consiste à prendre des médicaments dès la quatrième heure et avant 48 heuressuivant le rapport sexuel à risque. Il faut donc aller à l’hôpital même la nuit… Ce traitement dure 28 jours. C’est bon à connaître quand on est séropositif (homme ou femme) pour qu’en cas de rupture de préservatif la personne partenaire puisse se traiter.

Claire : Et quelles sont les situations d’urgence pour les hommes ?
 
Catherine : Je pense en premier à la torsion de testicule. C’est une douleur très forte et souvent brutale dans un testicule. Cette douleur irradie souvent dans l’aine ou dans le dos. Elle se produit dans les 2/3 des cas avant 20 ans chez des garçons dont les testicules sont très mobiles. Ce qui se tord, ce sont les vaisseaux et nerfs auxquels le testicule est suspendu. Du coup, le sang et l’oxygène n’arrivent plus. Et le testicule peut se détruire. Il faut opérer rapidement pour préserver la fertilité. Et l’on opère toujours les deux côtés, même celui qui ne s’est pas tordu.
 
Claire : Vous conseillez donc à tous les parents d’expliquer ça à leur garçon, car les ados n’osent pas toujours en parler tout de suite… D’autres urgences ?
 
Catherine : Le priapisme, c’est une érection douloureuse et trop durable. C’est un problème plus fréquent chez les hommes qui ont une drépanocytose. Si cette érection dure plus d’une heure et demi, il faut aller consulter en urgence un urologue.Il saura quel traitement appliquer. Si l’on ne réagit pas, le risque, c’est de ne plus jamais pouvoir avoir d’érection ensuite, et pour toute la vie, car les corps caverneux peuvent être très endommagés.
 
Claire : y a-t-il des urgences qui n’en sont pas. Où l’on panique, mais où, finalement, ce n’est pas bien grave ?
 
Catherine : Oui, le sang dans le sperme par exemple. C’est impressionnant, mais en fait, c’est assez fréquent, et il ne faut rien faire. Sauf si cela se reproduisait. Ce n’est pas du tout la même chose que le sang dans les urines, qui lui, doit amener systématiquement à consulter.
La déchirure du frein aussi. Cela saigne de manière impressionnante, mais ce n’est pas très grave médicalement.
Pour les femmes, l’oubli de pilule quand on prend une minipilule. Si c’est pendant la deuxième semaine de plaquette, il n’y a pas de risque à oublier une pilule. Si c’est dans la troisième semaine de plaquette, il suffit d’enchaîner sur la plaquette suivante sans faire d’arrêt. C’est seulement si l’oubli a lieu pendant la première semaine de plaquette et qu’il a duré plus de 12 heures que le risque de grossesse est plus difficile à rattraper. Il faut prendre la pilule du lendemain (si l’on a eu des relations sexuelles dans les 5 jours précédant) et éviter les relations sexuelles pendant 7 jours ou bien utiliser un préservatif.
 
 Ecouter la chronique du Dr Catherine Solano:

 

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