Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
Dr Solano, vous avez choisi de nous parler d’un sujet très intime pour les femmes, sujet dont on parle peu, les tampons qu’elles utilisent pendant les règles. Les femmes savent très bien ce que c’est, mais pour les hommes qui nous écoutent, c’est quoi un tampon ?
Ecouter la chronique du Dr Catherine Solano:
Un tampon, c’est un dispositif absorbant que la femme insère à l’intérieur du vagin pour absorber le sang des règles. Il dispose d’une ficelle qui dépasse du corps, sur laquelle la femme tire doucement pour retirer le tampon.
Claire : En quelle matière sont fabriqués les tampons ?
Catherine : Il est obligatoirement fabriqué en coton compacté. IL existe pourtant des substances bien plus absorbantes, (comme celles utilisées dans les couches des bébés, mais il est interdit d’utiliser des substances pour les tampons, car elles pourraient être dangereuses. Les femmes seraient tentées de garder un tampon beaucoup trop longtemps et cela entraînerait un risque d’infection parfois très grave.
Claire : Comment faut-il mettre en place un tampon ?
Catherine :
- Pour débuter, il faut commencer par acheter les plus petits tampons, de mini en général. On peut aussi utiliser du gel lubrifiant, cela peut faciliter cette première fois.
- Choisir pour l’utiliser un jour où les règles sont assez abondantes. Cela facilite l’insertion.
- Ensuite, je conseille d’ouvrir le premier tampon et de le sacrifier en le plongeant dans un verre d’eau pour faire un essai. Comme ça, on voit comment il fonctionne, et combien le fil est solidement fixé.
Et si c’est un tampon avec applicateur, cela permet d’observer comment l’applicateur pousse le tampon en dehors de son tube.
Pour ça, une maman peut montrer cette étape à sa fille !
- Après cet essai, il faut prendre un deuxième tampon pour l’insérer.
- La meilleure position, c’est souvent de se placer avec un pied en hauteur sur la cuvette des WC ou sur une chaise. Ou encore dans une position jambes écartées posées sur les deux pieds.
- Il faut écarter les petites lèvres et enfoncer le tampon en poussant.
- Ce qui est important, c’est de viser le bas du dos. En effet, le vagin n’est pas vertical, il est en biais vers le bas du dos.
- Respirer tranquillement, et pousser autant que possible.
Claire : Mais il y a des jeunes filles qui ont du mal à y arriver, ou elles ont mal…
Catherine : Si cela fait trop mal, il ne faut pas insister. Il suffit de réessayer le lendemain ou le mois suivant. Il faut souvent quelques essais avant que ce soit facile.
Et puis, il faut aussi enfoncer le tampon suffisamment loin. Si on le laisse trop près de l’entrée du vagin, il gêne, car à cet endroit, il y a un muscle qui resserre l’entrée du vagin comme un élastique. Il faut que le tampon soit au-dessus, sinon, ce muscle appuie sur le tampon et il gêne toute la journée. C’est pour cela que une jeune femme utilise un tampon avec applicateur, l’applicateur doit être un peu enfoncé avant de pousser le tampon.
Claire : Est-ce que le tampon enlève la virginité ?
Catherine : Être vierge, c’est jamais avoir eu de relations sexuelles. Et personne n’a jamais fait l’amour avec un tampon ! Donc une jeune femme qui utilise des tampons est toujours vierge. Mais un tampon peut élargir ou déchirer l’hymen. C’est pourquoi, certaines jeunes femmes ne veulent pas en utiliser pour garder leur hymen intact. Pour d’autres, c’est le contraire, elles souhaitent élargir leur hymen pour ne pas avoir mal le jour de leur première fois. Et ça, c’est un choix personnel.
Claire : Vous avez parlé des tampon avec ou sans applicateur. Quel est le plus pratique ?
Catherine : C’est difficile à dire, c’est une question de choix personnel. Il faut essayer les deux pour le savoir. Pour un premier tampon, le tampon sans applicateur est peut-être plus simple. Il suffit de le pousser à l’intérieur du vagin. Mais pour qu’il soit bien placé, il faut enfoncer un peu son doigts pour pousser suffisamment loin le tampon, sinon il gênera.
Avec un tampon qui possède un applicateur, on enfonce un peu le tampon dans le vagin, pas le doigt. C’est plus facile pour certaines femmes qui n’aiment pas avoir un doigt dans le vagin. Et puis, on ne touche pas le tampon avec ses doigts puisqu’il est dans l’applicateur, du coup, c’est plus hygiénique.
Une fois que l’on a pris l’habitude, c’est très simple à utiliser.
Claire : Et une question que l’on nous pose souvent, c’est : peut-on perdre son tampon ?
Catherine : Non ! Jamais. Le vagin est un cul de sac, une voie sans issue pour le tampon. L’entrée de l’utérus a la taille d’une épingle, donc il ne peut pas remonter plus haut et se perdre. J’ajoute qu’il arrive qu’une femme ne parvienne pas à ôter son tampon parce que le fil est un peu remonté. Mais si on reste calme, on arrive à le trouver ou à ôter le tampon avec un doigts. Ne pas y arriver, c’est très rare, mais ça n’a rien de honteux. IL ne faut surtout pas hésiter à aller voir son médecin. Tous les médecins ont déjà ôté le tampon d’une femme.
Claire : Vous avez parlé d’un risque d’infection. Est-il important ?
Catherine : Pas du tout. Il faut simplement bien se laver les mains avant de placer un tampon. Et surtout, le changer plusieurs fois par jour. La nuit, le placer avant de se coucher et l’ôter en se levant. Sinon, si on le gardait très longtemps, le sang à 37 ° serait un milieu de culture pour les bactéries et il y aurait effectivement un risque d’infection.
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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