Que faire en cas de tendinite d'achille ?

On entend parfois nos auditeurs dire qu’ils souffrent d’une tendinite d’achille. Mais tout d’abord c’est quoi une tendinite d’Achille Dr Sène ? Et comment on la reconnaît ?

Ecouter la chronique du Dr Jean-Marc Sène:

 

Le tendon d’Achille unit les muscles du mollet (les jumeaux et le soléaire) à l’os du talon (le calcanéum). C’est un tendon très puissant qui est soumis à des contraintes mécaniques importantes au cours de la marche et des activités sportives.

 

Plusieurs types de lésions peuvent affecter le tendon d'Achille. Elles sont de natures très variées et touchent différentes localisations du tendon (corps du tendon ou son insertion sur l’os par exemple), Ces lésions sont plus souvent dues à des micro-déchirures qu’à une réelle inflammation, d’où le regroupement de ces pathologies sous le terme de tendinopathie d’Achille. La désignation courante de tendinite est ainsi souvent inexacte car elle suggère qu’il existe une inflammation, ce qui n’est pas toujours le cas.


La tendinopathie d’Achille donc est caractérisée par une douleur au niveau du talon ou du mollet. La douleur peut être permanente ou intermittente, apparaissant au moment de l’échauffement, disparaissant avec la poursuite de l’effort et réapparaissant parfois à la fin de l’effort.


Le médecin établit son diagnostic par un examen clinique : il pourra reproduire une douleur à la palpation du tendon, lorsque celui-ci est étiré manuellement ou lorsque vous sautillez sur place sur la pointe des pieds. Il recherchera également la présence de signes tels un épaississement ou des nodules. Votre médecin vous prescrira éventuellement des examens complémentaires, par exemple une échographie ou une IRM, pour confirmer son diagnostic.

 

Claire Hédon :

Comment ca se traite une tendinopathie d’achille ?

 

Jean-Marc Sène :
Dès les premières douleurs, il est recommandé d’arrêter toute pratique sportive qui sollicite votre tendon.
Votre médecin vous prescrira probablement, en fonction du type de tendinopathie, des séances de kinésithérapie avec éventuellement des massages, des étirements ou des exercices de musculation dits excentriques qui sont des mouvements d'élongation contrôlée des muscles.

Des traitements physiques (ondes de choc, massages profonds, etc.) ou le port d’une talonnette pour diminuer les contraintes mécaniques sur le tendon peuvent également soulager certaines tendinopathies. S’il existe une réelle inflammation, votre médecin vous conseillera éventuellement la prise de médicaments anti-inflammatoires ou une application de froid. Mais attention à ne pas trop forcer sous anti-inflammatoire, car la douleur est un signal d’alerte qui doit vous inciter à adapter votre activité !


Le traitement chirurgical est une solution de dernier recours, envisagé lorsque les autres traitements ont été tentés sans succès ou pour les cas chroniques où le risque de rupture du tendon est majeur.

 

Claire Hédon :
Qu’est ce qui favorise l’apparition d’une tendinopathie d’achille ? Comment faire pour l’éviter ?

 

Jean-Marc Sène :
Le surmenage physique, comme la pratique d’activités sportives intensives (course à pied, danse, etc.), est souvent en cause.
D’autres facteurs peuvent favoriser l’apparition d’une tendinopathie : le vieillissement, une mauvaise statique du pied (pied creux ou pied plat), un chaussage inadapté au sport pratiqué, une déshydratation au cours d’un effort physique intense ou encore la prise de médicaments comme certains antibiotiques.

Pour éviter la tendinopathie d’achille, pensez à consulter votre médecin dès l’apparition de douleurs au talon surtout si vous êtes sportif !

 

Voici 5 conseils :

 

1) Ne pratiquez pas d’entraînements excessifs, évitez également de trop rapprocher vos compétitions si vous en avez pour ne pas surmener votre tendon.

 

2) Après une période d’arrêt, reprenez progressivement votre activité sportive.

 

3) Corrigez si nécessaire la statique de votre pied, en portant une semelle orthopédique adaptée.

 

4) Adoptez les règles d’hygiène du sportif pendant l’effort, notamment en vous hydratant correctement.

 

5) Choisissez de bonnes conditions d’entraînement. Soyez, par exemple, vigilant à la nature du sol qu’il faut préférer souple !

 

Si vous suivez tous ces conseils vous devriez pourvoir pratiquer votre activité physique préférée sans douleur au tendon !

 

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