Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
Cette semaine je vais rebondir sur une question de Nassur qui réside aux Comores et qui souhaite avoir des conseils pour adopter une bonne alimentation durant le Ramadan ?
Ecouter la chronique de Stéphane Besançon:
Tout d’abord, Claire, il est important que Nassur différencie bien les deux repas principaux qui composent la journée alimentaire durant le Ramadan.
Il y a tout d’abord, le premier repas de la journée, appelé « sahur » ou « repas de l’aube ». Il est très important car il doit permettre d’accumuler l’énergie nécessaire pour tenir toute la journée de jeûne. Il doit être pris le plus près possible de l’aube et doit être composé majoritairement de glucides (pain, céréales …) qui permettent de réaliser cette accumulation d’énergie pour la journée.
Il y a ensuite, le second repas, appelé Iftar, qui est pris au moment de la rupture du jeûne. Contrairement à ce que nos auditeurs font souvent, en pratique, il faut éviter un repas trop riche en produits très sucrés comme les gâteaux, les bonbons, les boissons sucrées ou les fruits secs. Pour ce repas, il faut privilégier la consommation de céréales accompagnées de légumes et de viande ou de poisson, mais en privilégiant les viandes maigres plutôt que les viandes grasses comme le mouton.
Claire Hédon: Durant cette période on se focalise souvent sur les aliments mais on oublie souvent la question de l’hydratation, pourquoi est-ce également très important durant le Ramadan ?
Effectivement, la question de l’hydratation est centrale. D’abord, il ne faut pas que nos auditeurs oublient que la période de Ramadan se déplace sur le calendrier. Dans de nombreux pays, la durée journalière du jeûne et la température extérieure peuvent être très différentes d’une année à l’autre faisant ainsi fluctuer les besoins hydriques de chacun. Par exemple, cette année, le jeûne va se dérouler durant le mois de juin. Pour de nombreuses personnes, la durée quotidienne du jeûne sera longue et la température élevée. Il est donc crucial, que nos auditeurs s’hydratent très bien durant la nuit et avant l’aube avec de l’eau en évitant au maximum les boissons sucrées. En s’hydratant ainsi durant la nuit, le risque de déshydrations durant la journée de jeûne pourra être évité.
Claire Hédon : Durant cette période, nos auditeurs qui sont malades se demandent souvent s’ils doivent jeuner ou non, qu’en est-il réellement ?
La dessus, le coran est très clair dans la sourate 2 versets 185 qui dit que « Allah cherche à vous faciliter l’accomplissement de la règle. Il ne cherche pas à vous la rendre difficile ». En cas de maladies et si le fait de jeûner peut entrainer des conséquences graves sur sa la santé, le jeûne n’est pas obligatoire ou peut être interrompu. Pour les femmes enceintes, également, le jeune peut être reporté.
Cependant, malgré cette mention dans le coran on sait que de nombreux patients ne suivent pas cette consigne car le jeûne est un des 5 piliers de l’islam, mais aussi, car c’est un moment de convivialités et de partages en famille duquel de nombreuses personnes ne souhaitent pas être exclues.
Enfin, il y a aussi des personnes malades qui ne souhaitent pas révéler leurs états de santé en société en devant expliquer pourquoi ils ne jeûnent pas.
Claire Hédon : Quels sont les conseils que vous pouvez donner à nos auditeurs s’ils ne sont pas surs de pouvoir jeuner?
Tout d’abord, Il est très important que les auditeurs comprennent qu’un jeûne n’est pas le même d’une année sur l’autre car la maladie évolue et, comme on l’a vu précédemment, la période du ramadan bouge sur le calendrier. Il ne faut donc pas que les auditeurs pensent que d’une année sur l’autre ils peuvent reproduite la même préparation de jeun. Il faut l’adapter en fonction du temps de jeun réel et de la température.
Ensuite, Il y a une seule recommandation en cas de doute : prendre un avis médical, 2 à 3 semaines avant le début du mois de Ramadan. Et bien sûr, il ne faut pas oublier qu’il est possible d’interrompre le jeûne si son état de santé se dégrade au cours du mois de ramadan.
La semaine prochaine nous verrons le cas particulier du diabète durant la période de jeune.
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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