Ecouter la chronique de Stéphane Besançon:

En effet, Claire, car à la grande Comores, comme sur de nombreuses iles, aujourd’hui, on a une transition nutritionnelle importante avec une forte augmentation de la consommation de viande, de graisses et de produits transformés. Avec cette transition nutritionnelle, on note, une forte augmentation du surpoids et de l’obésité avec en corollaire une augmentation de la prévalence de diabète et d’hypertension.
Le paradoxe, pour une ile située en plein océan indien, c’est que cette transition se fait avec une baisse importante de la consommation de poissons et de fruits de mer qui sont pourtant très disponibles, très divers et accessibles financièrement.

Claire Hédon : Pouvez-vous nous rappeler pourquoi il est important de manger du poisson pour avoir une alimentation équilibrée ?

Tout d’abord, Claire, il faut rappeler à nos auditeurs que cette famille alimentaire s’appelle les produits de la pêche car elle inclut bien sur les poissons mais aussi les coquillages ou mollusques comme les moules, les huitres ou la seiche mais aussi les crustacés comme les crevettes ou le homard que l’on trouve en grande quantité aux Comores. Ces produits de la mer présentent une composition d’un grand intérêt nutritionnel car ils sont :
- riches en protéines d’excellente qualité qui équivalent à la qualité de celles des viandes,
- riches en minéraux notamment en calcium, en sodium, en iode et en fer (ce sont les coquillages comme les moules ou les huitres qui sont riches en fer),
- riches en vitamine B et en vitamine A, D et E pour certains poissons,
- Ils contiennent quasiment pas de glucides c’est-à-dire de sucres,
- Ils contiennent peu de lipides donc de graisses.

Claire Hédon : S’ils contiennent peu de graisses pourquoi dit-on couramment qu’il y a des poissons dits maigres et des poissons dits gras ?

Il existe en fait 3 classes de poissons : les poissons maigres, les demis gras et les poissons gras. La différence entre les 3 est la quantité de lipides donc de graisses qu’ils contiennent :
- Les poissons maigres contiennent quasiment pas de graisse il s’agit du cabillaud, du lieu ou du merlan,
- Les poissons demis gras contiennent  en moyenne 3% de graisses il s’agit de la sole, de la dorade, du thon, des huitres ou des moules,
- Enfin, les poissons gras. Mais il faut relativiser leurs noms car un poisson gras ne contient en moyenne que 10% de graisses et donc à un apport énergétique assez faible. En effet, 100 g de sardine, de saumon, de thon blanc ou de maquereau apporte autant d’énergie qu’1/4 de barre chocolatée comme un mars par exemple. Autre point important, ces poissons dits gras contiennent des graisses de très bonne qualité riches en graisses polyinsaturées les fameux omégas 3.

Claire Hédon : quelles sont les recommandations que doivent retenir nos auditeurs pour leurs consommation de produits de la mer ?

- En premier lieu, il faut recommander à nos auditeurs de consommer du poisson, des mollusques et des coquillages au minimum 2 à 3 fois par semaine en variant les espèces ;
- Souvent, dans des pays ou la chaine de froid n’est pas garantie, nos auditeurs craignent de consommer ces produits par peur d’être malades. Pour ceci on peut leur donner quelques trucs très simples pour choisir les poissons en observant l’aspect, l’état et l’odeur :
o Pour l’aspect : il ne doit pas y avoir de décoloration sur la peau et  les branchies doivent être de couleur brillante sans mucus ;
o Pour l’état : la chair doit être lisse et brillante sans changement de coloration originale ;
o L’odeur : au niveau des branchies et de la peau le poisson ne doit pas dégager une odeur forte inhabituelle autrement ça doit être une alerte immédiate !

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