Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
Entre 17 et 90 ans, la sexualité évolue naturellement pour les hommes comme pour les femmes. Si l’on souhaite garder une vie sexuelle satisfaisante le plus longtemps possible, il faut connaître les changements à venir pour s’y et continuer à profiter longtemps de la vie sexuelle.
Alors, qu’est-ce qui change sexuellement avec les années ?
Ecouter la chronique du Dr Catherine Solano:
C’est d’abord et surtout la mécanique qui change:
L’érection : Elle vient moins rapidement. Il lui faut 2 ou 3 fois plus de temps. C’est dû à la diminution d’élasticité des corps érectiles, et à la baisse de souplesse des vaisseaux qui irriguent le pénis.
Et elle a besoin de plus de stimulations.
Le Dr Ronald Virag a écrivait dans son livre « Le sexe de l’homme » :
« Si j’ai moins de 20 ans et que je devine simplement une silhouette séduisante, une érection instantanée peut se produire ; un peu plus tard, entre 20 et 30 ans, il faudra au moins que je voie l’objet de mon désir, lequel ne doit pas rester obscur pour que mon pénis ne reste pas immobile ; encore plus tard, il faudra que la dame de mes pensées soit assise sur mes genoux et que je perçoive son corps, et au-delà de la soixantaine, elle devra non seulement être sur mes genoux, mais se montrer active pour provoquer ce qu’une simple œillade provoquait autrefois. »
(exemple d’un de mes patient dont la femme ne voulait pas toucher le sexe et qui a finit par avoir des problèmes d’érection ?)
Si au cours du rapport sexuel, l’érection retombe un peu (suite à un changement de position par exemple), il lui faudra plus de temps pour retrouver une bonne rigidité.
Et puis, l’érection peut, à un âge assez avancé se trouver à son maximum seulement juste avant l’éjaculation.
La lubrification : C’est le même phénomène chez les femmes que l’érection. Elle survient plus lentement et peut plus facilement avoir une panne en cours de route !
L’éjaculation survient moins spontanément. Elle est plus lente. La durée du rapport sexuel peut s’allonger sans trop d’effort. C’est une bonne chose pour les hommes qui avaient tendance à être trop rapides. Le sperme est expulsé avec moins de puissance et en quantité plus faible.
Les contractions qui libèrent le sperme sont moins nombreuses et moins fortes.
L’orgasme féminin : il peut aussi mettre plus de temps à survenir au fil des années. Les stimulations doivent être plus fortes pour que la femme monte au même niveau d’excitation qu’auparavant.
Après le rapport sexuel :
La détumescence est plus rapide. L’arrêt du gonflement sexuel, érection chez l’homme et gonflement associée à la lubrification des corps érectiles du clitoris et du vagin chez la femme.
La période réfractaire s’allonge. Période après l’éjaculation où l’érection est impossible. Elle passe de quelques minutes à une demi-heure, puis une heure ou plus, jusqu’à 1 ou 2 jours quand on atteint un âge avancé. Cela fait que 2 ou 3 rapports sexuels par semaine restent toujours possibles. À 90 ans, ce n’est pas si mal ! C’est beaucoup moins notable chez la femme qui a souvent un partenaire plus âgé et qui ressent moins le phénomène de la période réfractaire.
Une période réfractaire orgasmique survient : quand un homme a éjaculé une fois, même quand il retrouve son érection, il peut ne plus parvenir à éjaculer. Il faut un certain temps pour pouvoir éjaculer à nouveau.
Claire : Et les changements de la sexualité peuvent aussi être psychologiques je pense ?
Catherine : Oui, il y a d’abord la peur de vieillir et la croyance que la sexualité s’arrête un jour, ce qui est faux, mais peut faire peur.
La conscience de notre séduction :
Pour les hommes comme pour les femmes, le vieillissement physique peut être difficile à accepter. Si l’on ne se sent plus désirable, la sexualité peut se trouver atteinte, même quand le corps est tout à fait capable de fonctionner parfaitement bien.
Aussi est-ce important de prendre soin de soi et d’accepter que l’on peut séduire, même imparfait, même avec des défauts physiques. Une peut douce et parfumée par l’usage d’une crème, même ridée peut être très érotique...
Claire : Y a-t-il des choses qui, au fil des années, ne changent pas dans notre sexualité?
Catherine : Oui, ce qui ne change pas, ce sont les émotions :
Le désir : Il reste identique, même s’il est en général moins pressant. S’il devient vraiment très bas ou nul, il faut se demander si l’on n’a pas un problème : une dépression, des médicaments toxiques pour le désir, une baisse hormonale de testostérone (andropause pour les hommes), ou bien sûr une difficulté de couple.
L’excitation ressentie : Elle est identique, même si le corps ne répond pas aussi rapidement.
Le plaisir. De nombreuses personnes affirment même avoir plus de plaisir après 60 ans que dans les premières années de vie sexuelle.
Claire : Mais quand même, il y a des personnes qui ont de réels problèmes sexuels quand ils avancent en âge. Parfois, ça ne fonctionne pas bien du tout … C’est pire que les changements dont vous parlez et auxquels on peut s’adapter.
C’est vrai, et c’est surtout dû aux problèmes de santé qui augmentent avec les années, et aussi au fait que l’on peut prendre plus de médicaments qui ont des effets indésirables sur la sexualité.
Claire : Alors Catherine, quels conseils donneriez-vous pour que la sexualité continue à être épanouie au fil des années ? Que faire pour s’adapter ?
Catherine :
- S’informer sur ces changements pour ne pas croire que la vie sexuelle s’arrête parce que l’érection ou la lubrification est un peu moins rapide, ou la quantité de sperme moins abondante. - Ensuite, prendre le temps pour les câlins préliminaires qui laissent le temps au corps de se mettre en route.
- Savoir apprécier ce que l’on ressent d’agréable au lieu de se focaliser sur ce qui change.
- Et puis pratiquer ! Les couples qui continuent à faire l’amour 2 fois par semaine, même dans les périodes un peu moins fastes sont ceux dont la sexualité reste la meilleure à long terme.
Pour le site Internet :
Quels sont changements de la sexualité avec les années ?
L’érection chez l’homme et la lubrification chez la femme : Elles surviennent plus lentement au fil des années et elles ont aussi de plus en plus besoin de plus de stimulations.
L’éjaculation et l’orgasme : Ils peuvent mettre plus de temps à survenir, pour des stimulations plus élevées. Cela peut représenter un avantage pour un homme souffrant d’éjaculations trop rapides dans son jeune âge.
Après l’orgasme : Le sexe masculin et féminin dégonflement plus rapidement, que ce soit le pénis, le clitoris ou l’intérieur du vagin. La période après l’orgasme dite période réfractaire s’allonge. Après un orgasme, plus on avance en âge et plus il faut de temps pour pouvoir retrouver une excitation donc une nouvelle érection ou une nouvelle lubrification. Et il devient de plus en plus difficile d’obtenir un deuxième orgasme pendant le même rapport sexuel.
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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