Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
Nos auditeurs ont obligatoirement entendu parler de cette blessure et quelqu’un dans leur entourage leur a certainement dit un jour « je me suis rompu un ligament croisé ». Mais finalement c’est quoi un ligament croisé et à quoi sert-il ?
Ecouter la chronique du Dr Jean Marc Sène:
Oui Claire, cette blessure est fréquente, elle concerne 6,5/100 000 sportifs. Au niveau du genou, il existe quatre ligaments qui assurent la stabilité de l’articulation. Rappelons qu’un ligament est un tissu qui relie 2 os entre eux. Pour le genou qui est l’articulation entre les os de la jambe et de la cuisse, il existe deux ligaments qui sont latéraux et deux qui sont au centre de l’articulation, les deux ligaments centraux ont pour caractéristique anatomique de se croiser d’où leur nom. L’un est en avant, c’est le ligament croisé antérieur (le plus souvent lésé), l’autre en arrière, c’est le ligament croisé postérieur.
Ces ligaments croisés donc, forment un véritable pivot central et assurent la plus grande part de l'équilibre du genou. Par un effet mécanique de maintien, mais aussi car ils sont de véritables capteurs renseignant sur la position de l’articulation : on parle de proprioception. Ce qui permet d’adapter la force de la contraction musculaire lors du mouvement.
Leur atteinte est dite donc grave car elle compromet la stabilité du genou.
Claire Hédon :
Quels sont les symptômes d’une blessure du ligament croisé antérieur du genou et quelles sont les personnes est à risque ?
Jean-Marc Sène :
Les entorses graves correspondent à une rupture d’un ou des deux ligaments croisés.
C’est une blessure qui survient le plus souvent lorsque le genou est soumis à une torsion. Dans les mouvements dits en pivot qui correspondent à un changement de direction du corps alors que le sujet est en appui sur un seul membre inférieur.
On retrouve ce mécanisme dans de nombreux sports comme le football, le judo, la lutte, le ski, le hand-ball ou rugby…
Souvent le blessé ainitialement la perception d'un craquement ou claquement, une impression de déboîtement avec une sensation d'instabilité immédiate du genou - le genou ne tient plus, on parle de "patte folle" - et puis un gonflement apparaît dans les heures qui suivent lié à une hémorragie dans l'articulation du fait de la ruptureligamentaire.
L'examen clinique que pratique votre médecin permet de porter le diagnostic la pluart du temps en retrouvant le signe majeur de la lésion du LCA : la laxité antérieure. Il prescrira si besoin une IRM.
Claire Hédon :
Est ce que l’opération est obligatoire après rupture ?
Jean-Marc Sène :
Non, l'intervention chirurgicale n'est pas systématique.
Même si cette blessure compromet la stabilité ultérieure du genou, il n'y a jamais d'urgence à opérer un LCA.
Le choix du traitement dépend de l'importance de la lésion (existence notamment d’une lésion associée d’un ménisque), du niveau de pratique sportive, de l'âge et de la motivation du patient.
Lorsque ce ligament est rompu deux solutions schématiques s’offrent à vous :
– soit vous décider d’arrêter tout sport de pivot (football, ski, rugby…) et vous effectuer une rééducation de 3 à 6 mois afin de renforcer les muscles stabilisateur de votre genou. Vous pourrez encore pratiquer le vélo, la course à pied en terrain plat et la natation (en évitant la brasse).
– Soit vous voulez reprendre votre activité sportive, une intervention chirurgicale s’avère alors souvent nécessaire afin de stabiliser le genou lors des manœuvres de pivot.
Claire Hédon :
Peut-on prévenir la rupture du Ligament croisé antérieur (LCA) et comment reprendre une activité physique et sportive après traitement ?
Jean-Marc Sène :
Que ce soit pour la prévention ou pour la reprise après traitement, vous devrez passer par un renforcement de la musculature du genou : le quadriceps en avant de la cuisse et les ischio-jambiers en arrière. Ces muscles en effet permettent d'améliorer la stabilité du genou et protègent ainsi le LCA de sollicitations trop fortes risquant de l’endommager. Les activités qui vont renforcer les quadriceps et ischio-jambiers sont le vélo, course à pied, musculation, fitness. Deux à trois séances hebdomadaires suffisent.
Un travail de l’équilibre devra également se faire. Par exemple : En appui sur une jambe, effectuez de petits balancements vers l’avant et vers l’arrière avec l’autre jambe. En difficulté croissante sur plusieurs semaines : lentement puis avec une plus grande vitesse, sur un sol dur puis en mousse, les yeux ouvert puis fermés. Tout ceciaméliorera la proprioception : les informations sensorielles qui vous permettent de mieux adapter la contraction musculaire lors du mouvement.
Le choix du matériel est également essentiel : on évitera les chaussures de football à lamelles qui fixent véritablement le pied au sol lors de la rotation augmentant ainsi les forces de torsion qui s’appliquent sur le genou. Pour le ski: Prenez conseil auprès d'un professionnel pour le choix du matériel, son entretien et son réglage.
Si vous suivez ces quelques conseils, vous pourrez poursuivre une activité physique et sportive, même après rupture du LCA,avec le minimum de risque pour votre genou.
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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