Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
Cette semaine, je vais démarrer avec une question de Maria Samassa qui souhaite savoir s’il est vrai que l’arachide consommée pourrait être à l'origine de certains cancers?
Ecouter la chronique de Stéphane Besançon:
Il est vrai que dans certains cas, la consommation d’arachide peut représenter certains risques de cancers. Mais attention, pour rassurer les auditeurs qui nous écoutent sur les différents continents, ce n’est pas l’arachide en elle-même qui est cancérigène mais un composé que l’on peut retrouver sur l’arachide et qui est appelé aflatoxine. Il n’y a donc que les arachides qui ont été contaminées par cette toxine qui sont potentiellement dangereuses pour la santé.Mais nous y reviendrons, ce risque peut être considérablement réduit si les arachides, mêmes contaminées, ont été bien grillées avant consommation.
Claire Hédon:je pense que beaucoup de nos auditeurs se demandent maintenant ce qu’est cette toxine et d’où elle vient ?
L’aflatoxine est ce que l’on appelle une mycotoxine : c’est-à-dire une toxine produite par des champignons. C’est l’aflatoxine B1 qui est considéré comme un puissant agent cancérigène naturel. Elle est produite par un champignon appelé Aspergillus Flavus, qui est le plus fréquemment rencontré en Afrique et en Asie.
Ce champignon arrive et prolifère sur les aliments si ceux-ci sont stockés dans un environnement chaud et humide. Les deux effets les plus connus de l’Aflatoxine B1 sont :
• de causerplusieurs types de cancer, notamment celui du foie ;
• de provoquer des retards de croissance chez l’enfant.
Claire Hédon : Est-ce que c’est uniquement l’arachide qui est touchée par ce champignon et qui contient potentiellement cette toxine ?
Non, malheureusement on peut retrouver de l’Aflatoxine dans un certain nombre de graines et de céréales comme le maïs, le sorgho, le mil, le blé, les amandes, le soja et les noix.
Les auditeurs doivent aussi bien savoir que les animaux qui ingèrent des aliments contaminés peuvent eux même se contaminer. Ceci est très important dans le cas du bétail, car ça signifie, pour les consommateurs, qu’une vache qui est contaminé par l’Aflatoxine va excréter des dérivés de cette aflatoxine dans le lait. Ces dérivés gardant des propriétés cancérigènes, le lait sera donc lui aussi contaminé.
Claire Hédon :Que peuvent faire les auditeurs pour éviter ce risque ?
Dans les pays du nord, les agences de sécurité sanitaire imposent des contrôles et des normes très strictes sur les produits pour éviter que des produits contaminés arrivent jusqu’aux consommateurs.
Dans les pays du sud le problème est plus complexe. Les états tentent, de plus en plus, de prévenir le développement des champignons en intervenant aux différents stades de la production. Les consommateurs peuvent choisir des processus qui réduisent la concentration d’aflatoxine B1, à savoir par exemple :
- La torréfaction à sec ou les fritures qui la réduisent d'environ 50 à 70% ;
- Le grillage des arachides à haute température pendant un long temps qui la réduise très fortement.
Pour conclure et pour rassurer Maria je lui dirais qu’elle peut continuer à manger des arachides qui sont des sources intéressantes de protéines et d’acides gras polyinsaturés mais qui ont été bien grillées pour éviter tous ces risques.
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Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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