Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
On se pose parfois la question : sommes-nous compatibles sexuellement ? Et Catherine, vous n'allez pas nous parler de deux caractères compatibles ou non, mais de la compatibilité sexuelle physique. Alors, deux corps ont-il besoin d'être compatibles sexuellement ?
Ecoutez la chronique du Dr Catherine Solano:
Oui et non. Oui, parce que pour éprouver du plaisir sexuel, il faut que l'emboîtement sexuel des corps se fasse. Car c'est le contact intime qui est à l'origine des pressions et des frottements déclenchant le plaisir.
Claire :Le pénis peut-il être trop court, donc ne pas être adapté au niveau de la longueur ?
Catherine :Non, à moins d'une anomalie réelle. Le vagin mesure en effet 8 cm au repos et 12 en état d'excitation. Un pénis mesure en moyenne entre 12 et 17 cm en érection. Il est donc toujours assez long. Et cela d'autant plus que le point G, zone réputée la plus réceptive au plaisir chez les femmes, et bien, ce point G est situé à 4 cm seulement de l'entrée du vagin.
Claire : Le sexe masculin peut-il être trop étroit pour donner du plaisir ?
Catherine : Ici non, plus, on n'observe normalement pas de problème.
En effet, connaissez-vous la largeur du vagin ? C'est simple, c'est zéro cm. On dit que le vagin est une cavité virtuelle. Ses deux parois se touchent. Donc quand le pénis entre, ces deux parois s'écartent. Le pénis ne peut donc pas être au large dans le vagin, même quand il est plutôt étroit.
Claire : D'accord, vous nous dîtes cela, et pourtant, certaines femmes se plaignent en disant que le pénis de leur partenaire est trop fin et qu'elles éprouvent peu de sensations. Pourquoi ?
Catherine : Quand une femme se plaint en disant que le sexe de son partenaire est trop fin, en réalité,c'est son vagin à elle qui est hypotonique, c'est-à-dire que ses parois ne sont pas suffisamment fermes. En effet, même quand le pénis touche les parois du vagin, ce qui provoque le plaisir, c'est la pression appuyée. Si les parois du vagin sont trop peu toniques, un peu molles, elles s'enfoncent au lieu de résister et la femme ressent peu de pression, donc peu de plaisir.
Claire : Que faire quand une femme connaît on ce souci d'hypotonie et donc éprouve peu de sensations de plaisir pendant les relations sexuelles ?
Catherine : Il faut que cette femme muscle les parois de son vagin, pour les tonifier. Pour cela, elle doit pratiquer de la musculation du périnée qui tonifie les muscles entourant le vagin. Parce qu'on ne tonifie pas la paroi du vagin elle-même, mais les muscles qui l'entourent.Cette femme peut apprendre cette musculation chez un kinésithérapeute spécialisé en rééducation après accouchement. Car après l'accouchement, remuscler le périnée est très important pour retrouver de bonnes sensations sexuelles. Mais ce n'est pas le seul moment de la vie où cela peut se pratiquer. C'est parfois tout aussi nécessaire avant d'avoir un enfant, ou bien, longtemps après.
Claire : Et quand, au contraire, une femme se plaint que le pénis de son partenaire est trop gros, et qu'elle a mal au début de la pénétration, que se passe-t-il ?
Catherine : Le pénis est adaptable en largeur. Si le vagin semble très tonique, donc relativement étroit, le corps spongieux (zone située sous le pénis) s'écrase pour s'adapter. Donc même un sexe masculin qui semble volumineux, diminue de largeur au moment de la pénétration si c'est nécessaire. Et le gland est relativement mou, pour pouvoir s'écraser en entrant si nécessaire.
D'autre part, le vagin est prévu par la nature pour se dilater beaucoup, puisqu'il vit des accouchements où il s'élargit jusqu'à 10 cm. Donc il peut toujours accueillir un pénis relativement large.
Si une femme ressent tout de même des douleurs qu'elle attribue à la taille du sexe de son partenaire, l'essentiel est d'allonger la durée des préliminaires afin de relaxer le vagin, de pratiquer une pénétration très douce pour que le bout du pénis s'adapte, et éventuellement d'ajouter du gel, car la difficulté peut venir d'un manque de lubrification.
Claire : Certains couples se plaignent aussi d'incompatibilité de postures. Par exemple, telle position sexuelle entraîne des douleurs chez la femme ou chez l'homme… Pourquoi ?
Catherine : Il faut savoir que même quand tout va bien, chaque couple a des postures impossibles à réaliser.En effet, l'inclinaison du pénis varie beaucoup chez l'homme. Il peut être courbé vers le haut et plus ou moins courbé, vers le bas, vers la droite ou la gauche. Du coup, certaines postures vont tirer sur les racines et lui faire mal. Il s'agit de postures qui ne lui convienne pas. Pour la femme, c'est la même chose. Le vagin, même si on ne le voit pas de l'extérieur, a des inclinaisons variées. Et dans certaines postures, il ne se sent pas bien, et envoie des douleurs pour le signaler. Donc au total, chaque couple peut découvrir des positions sexuelles dans lesquelles il éprouve beaucoup de plaisir, et d'autres qui ne lui conviennent pas. Et ces postures sont très variables selon les couples. Un couple donné ne peut pas réaliser toutes les postures du Kama-Sûtra. C'est normal !
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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