Les cancers sexuellement transmissibles

Catherine, vous allez nous parler des cancers sexuellement transmissibles. Les relations sexuelles peuvent donc transmettre des cancers. C’est un phénomène peu connu non ? On parle plutôt d’IST ou de MST ?

 

Ecoutez la chronique du Dr C. Solano:

 

 
Catherine : On parlait il y a quelques années des MST ou maladies sexuellement transmissibles. Aujourd’hui, on utilise plutôt le terme IST qui signifie Infection Sexuellement Transmissible. Le but du changement de nom, c’est de montrer qu’il existe un agent de transmission, un virus comme pour le sida ou l’herpès, une bactérie comme pour la blennorragie ou la syphilis, un parasite comme pour le trichomonas vaginalis.C’est cet agent qui peut transmettre l’infection. Pourtant, certains cancers, qui ne sont pourtant pas des infections, se transmettent sexuellement. C’est ainsi parce que ces cancers sont provoqués par des virus.

Claire : Quels virus peuvent se transmettre sexuellement et entraîner des cancers ?

Catherine : Le premier, c’est le papillomavirus à l’origine de cancers du col de l’utérus chez les femmes. Ce cancer se soigne bien quand il est dépisté tôt par des frottis. On en dépiste 500 000 cas par an dans le monde dont 80 % dans les pays en voie de développement.
 
Claire : Comment ce virus peut-il entraîner un cancer ?

Catherine : Le virus s’installe dans le col de l’utérus et chez 90 % des femmes, il est ensuite éliminé par le système immunitaire. Mais chez 10 % des femmes, cette élimination ne fonctionne pas bien, et le virus s’installe pour des années. Là, il cause des dégâts, invisibles au début, mais pouvant en quelques années, entraîner un cancer. Les fumeuses qui sont à plus haut risque de cancer du col de l’utérus parce que leur immunité est moins bonne. La consommation d’alcool ou de cannabis joue également un rôle négatif sur l’immunité.

Claire : Ces papillomavirus peuvent-ils provoquer d’autres cancers ?

Catherine : Oui, il peut provoquer des cancers de l’anus chez les personnes pratiquant la pénétration anale sans préservatif, des cancers de la gorge en cas de pratique de fellation sans préservatif, des cancers de la vulve ou du pénis. Ces cancers sont nettement plus rares que les cancers du col de l’utérus.
 
Claire : Quels autres virus peuvent provoquer des cancers sexuellement transmissibles ?

Catherine : Le virus de l’hépatite B. Il se transmet par voie sexuelle, et il est beaucoup plus contagieux que le virus du sida. Il peut entraîner des cirrhoses et des cancers du foie.

Claire : Comment se protéger contre ces cancers sexuellement transmissibles ?

Catherine :Tout d’abord, en se protégeant avec des préservatifs féminins ou masculins. Puis, en limitant le nombre des partenaires. On sait que l’infection par des virus est d’autant plus fréquente que l’on a eu des partenaires multiples. Et puis, il existe un vaccin contre les papillomavirus et contre le virus de l’hépatite B. En Chine par exemple, on a massivement vacciné des populations et l’on a vu le nombre de cancers du foie diminuer énormément.
Et puis, pour le papillomavirus, les femmes doivent faire des frottis de dépistage tous les deux ans. Si l’on détecte un début de cancer, il se soigne très bien.
 
Claire : Et le VIH, virus du sida est-il aussi en cause ?

Catherine : Oui puisque les personnes porteuses du VIH ont une immunité moins bonne et de ce fait une augmentation du risque de cancers. Ces personnes doivent donc être suivies de près, non seulement pour être traitées contre le VIH, mais pour leur santé plus générale.
 
Claire : Donc au total, on se protège avec des préservatifs, on se vaccine contre l’hépatite B et le papillomavirus si c’est possible et pour les femmes, on pratique régulièrement des frottis de dépistage chez le médecin généraliste ou le gynécologue.

 

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