Ecoutez la chronique de Sylvie Hazebroucq
C’est une fois de plus une salle obscure qui a éclairé ma chronique, en l’occurrence, le film d’Audrey Dana : « Sous les Jupes des filles », avec un casting à faire fantasmer tout ce qui porte des poils au menton, un after shave et un phallus.
Ce film choral comme on les nomme aujourd’hui, dresse le portrait des femmes du 21ème siècle, onze comédiennes incarnent onze profils très typés, avec onze signes distinctifs que nous avons toutes plus ou moins dans notre féminité.
Et bien évidemment, cette sorte de fiche d’identité de la femme d’une façon générique finalement, n’est pas sans faire sourire, voire franchement rire, pour une raison simple : il faut de l’humour pour se regarder telles que nous sommes, l’accepter, le vivre tous les jours, l’imposer, le faire respecter, l’aimer soi même.
CLAIRE : GENRE DES PROFILS ?
Géraldine Nakache est une mère de 4 garçons en bas âges, ayant renoncé à l’élégance, le sex appeal, la bonne humeur et le temps libre, sans même s’en rendre compte, et parce qu’il faut bien que quelqu’un limite les dégâts de ce club de testostérone en devenir.
Vanessa Paradis est une femme d’affaire tellement seule que même ses cheveux ont renoncé à être ses amis, et qu’après un test génétique, un médecin du travail lui annonce que son taux de testostérone à elle est proche de celui d’un homme.
Laetitia casta est une jeune avocate brillante fragile et peu sure d’elle qu’on envoie vérifier ses dossiers chez un avocat – homme -.
Audrey dana rêve qu’on la demande en mariage quand elle se contente des miettes d’un homme marié, jusqu’à ce que celui ci se retrouve viré par sa femme. Là, faute de toit pour passer la nuit, il transforme sa maitresse en épouse, un happy end pour Audrey qui dure 15 jours, après que le quotidien avec monsieur s’avère loin de ce qu’elle idéalisait.
Marina Hands vire son mari quand elle découvre que Robert n’est pas son associé avec qui il passe beaucoup de temps entre 20h et 6h du matin, mais une jeune femme sans enfants, de quelques années sa cadette et avec plus de guêpières dans sa garde robe que de marinière bon chic bon genre.
Julie Ferrier voit enfin sa libido se réveiller après un choc violent, avant cela, elle beurrait les biscottes de son mari de 20 ans plus vieux, épousé le jour de ses 18 ans.
Audrey Fleurot n’a jamais eu d’orgasme, fait très bien semblant, et pire que tout : n’a pas d’enfants.
Et puis Alice Belaïdi défend sa mère qui a finit par planter un couteau de cuisine dans le corps de son père excessivement misogyne, Alice Taglioni est une baby sitter qui donne envie aux maris de rester se faire garder à la place des mouflets et sans le vouloir puisque son truc à elle, c‘est les filles, et pour finir Isabelle Adjani incarne parfaitement ce que nous redoutons toutes : avoir été belle plus jeune.
Tous les clichés y passent, celui de la maman et la putain est largement agrémenté d’une nouvelle donne : victimiser son statut de femme ou le défendre bec et ongles, surtout ongles, sachant que les deux sont tout à fait mal vus.
Toutes ces vérités précisément choisies parce qu’elles sont humiliantes, dégradantes, agaçantes, racontent une souffrance qui n’ont qu’une issue pour être supportables : l’autodérision.
CLAIRE : ÉMOTION ALORS ?
Ce sont donc des émotions liées à l’humilité et à la sérénité qui pour moi sont familières de l’humour, s’approchant du très actuel lâcher prise.
Mais si il ne faut choisir qu’une seule émotion, Claire, je prendrais l’orgueil, à petite dose, d’accord, mais parce qu’elle peut être salvatrice aussi, et mener à un certain apaisement : regardez Wonder Woman, elle n’a jamais l’air déprimée !
0 Comments
Poster un nouveau commentaire