Ecouter la choniques de Sylvie Hazebroucq:
Elle est essentiellement centrée sur ses chakras, ses blessures vraies ou fausses on ne saura jamais, et ses « esclaves », comme elle nomme tout en humanité, les personnes qui s’occupent de lui trouver ce qu’elle exige dans la minute, y compris quand elle le commande depuis ses toilettes, la culotte aux genoux, confondant authenticité et mauvais goût.
Avidité, vice, impudeur, coup bas, et surtout mensonges sont les ingrédients phare de cette farce sinistre et gore, sur les petites habitudes des stars de cinéma, dans une caricature d’eux même, dont on redoute qu’elle soit inspirée de faits réels.
Une actrice perd son fils de 4 ans qui s’est noyé dans une piscine privée ? ça se fête, c’est Julianne qui récupère le rôle rêvé.
Dans cette ambiance joyeuse d’hypocrisie et de cruauté, il est de bon ton de dire des horreurs des autres, mais toujours dans leur dos, de raconter les vices des autres, mais toujours sous couvert de mise en garde, de piquer les amants des autres, mais toujours sous couvert d’urgence affective.
Personne ne s’excuse, jamais, ça fait faible.
Ce portrait vomitif décapant et décapé au vitriol, raconte à quel point se mentir à soi même peut noyer une personnalité au point d’en faire un pion inodore, incolore et sans saveur, mentir aux autres, une âme perdue.
Rien de sincère dans cette foule de nombrilistes drogués à l’argent, à la gloire et au luxe, vous l’aurez compris.
CLAIRE : ET EN DEHORS DES ACTEURS ?
Julianne Moore, comme les autres acteurs et actrices du film, est entourée de ceux qui nourrissent frustrations, angoisse, et dépression des autres, pour leur propre survie dans la capitale du cinéma : à savoir, les agents, les producteurs et les gourous.
Le « ma chérie » légendaire des faux amis lancé le sourire figé et qui dit comme un protocole « si seulement j’avais tourné à gauche je ne t’aurais pas croisé et je ne serai pas obligé de trouver quelque chose à te dire en te léchant la joue » est quasiment un mantra pour qui veut laisser ses empreintes gravées dans la marbre américain.
Le masseur psy coach confident de Julianne, incarné par John Cusack, inouï de justesse dans son costume abjecte de menteur fraudeur qui n’aime que les chiffres en hausses de ses ouvrages de conseils pour écraser les autres, est indispensable dans cette jungle ou toutes valeurs semblent avoir désertées au profit de baignoire en marbre blanc, de maison aussi magnifiques que vides, de limousines pour aller au bout de l’allée.
A défaut d’être une star de cinéma, on peut toujours être leur ami et toucher des gros chèques : vous connaissez l’histoire du prix de vente de son âme au diable.
C’est un effort de faire semblant, ça prend beaucoup d’énergie et ça demande une bonne dose de négation de soi même. En toute logique, antidépresseurs, anxiolytiques, antiâges, antiinsomnies et antivérité se consomment à la louche, dans un verre à cocktail, du moment qu’on fui une réalité insoutenable : constater ce qu’on est devenu.
Possible aussi de tester l’absolue honnêteté, comme ce jeune acteur de moins de 15 ans, odieux avec tout le monde, dopé aux amphétamines et au mépris, un luxe risqué pour durer, les périodes de creux exigeants des amis, même faux.
D’ailleurs les amphétamines sont bennies pour considérer la méchanceté comme une honnêteté, pousser à autant de comportements douteux, faire la peau au désespoir d’une vie vide.
Bilan émotionnel : tôt ou tard, l’automassacre de ce mensonge permanent ne loupe personne, peurs, sentiment d’abandon, ennui, condescendance, chagrins et colères, puis paranoïa, schizophrénie, agressivité, la palette des dégâts fait de maps to the stars un film de propagande parfait pour qui pourrait envisager de se laisser tenter par la dérive d’un quotidien sans fond.
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