Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
Pertes blanches, comment cela se présente, et ça sert à quoi ?
Toutes les femmes ont-elles des pertes blanches ?
Catherine : Oui, toutes les femmes ont des pertes blanches à partir de la puberté.Ces pertes commencent à apparaître sous l'effet des hormones de la puberté. Ensuite, elles continuent toute la vie, même si elles diminuent quand arrive la ménopause.
Ecoutez la chronique du Dr C. Solano:
Claire : Et comment se présentent les pertes blanches ?
Catherine : Il y a en fait plusieurs types de pertes blanches.
Le premier, c'est ce que l'on appelle la glaire cervicale parce que cette substance est fabriquée par le col de l'utérus. Il s'agit de pertes blanches fluides et transparentes qui surviennent quelques jours par mois seulement. On dit souvent qu'elles ressemblent à du blanc d'œuf cru. Ces pertes blanches sont extrêmement importantes, car elles sont indispensables à la fertilité. Quand on souhaite un enfant, ce sont les jours où ces pertes blanches transparentes et fluides sont présentes qu'il faut avoir des relations sexuelles. Ces pertes blanches forment un milieu d'accueil idéal pour les spermatozoïdes. Elles leur donnent de l'énergie et les aident à remonter vers l'ovule en les guidant. Au microscope, elles ressemblent à un filet, et au travers des mailles du filet, les spermatozoïdes réussissent facilement à avancer.
Les femmes qui prennent une pilule contraceptive n'ont jamais des pertes de ce type.
Claire : il existe aussi d'autres types de pertes blanches…
Catherine : Oui, déjà les pertes dont je viens de parler se transforment après l'ovulation. Le filet microscopique se resserre et bouche le col de l'utérus. Les pertes changent alors de couleur et deviennent un peu jaunes, opaques et bien plus épaisses. Ce type de pertes existe chez les femmes sous pilule.
Claire : Il existe encore d'autres pertes blanches, plus liées à la sexualité qu'à la fertilité…
Catherine : Bien sûr, il existe aussi ce que l'on appelle la lubrification vaginale. C'est le fluide fabriqué par l'intérieur du vagin sous l'effet du désir et surtout de l'excitation sexuelle. Il s'agit d'un lubrifiant transparent qui est fabriqué, non plus par le col de l'utérus, mais par des cellules du vagin. On l'appelle la transsudation vaginale, parce qu'il est produit par un phénomène qui ressemble à la transpiration. Pour qu'une femme produise suffisamment de lubrifiant, avant la pénétration, elle a besoin de caresses préliminaires suffisamment longues. On estime qu'il faut au moins 20 minutes de caresses à une femme pour que son corps soit prêt pour la pénétration. Si les préliminaires sont trop bref, son vagin n'est pas suffisamment humide, et elle peut avoir mal.
Claire : la lubrification sexuelle n'est donc pas fabriquée par des glandes ?
Catherine : Non, on a longtemps pensé qu'il existait des glandes pour lubrifier le vagin, mais ce n'est pas le cas. En revanche, il existe des petites glandes au niveau de la vulve, une sur chaque petite lèvre. On les appelle les glandes de Bartholin. Sous l'effet de l'excitation, elles produisent un liquide qui sert à lubrifier le vestibule, c'est-à-dire l'espace situé entre les petites lèvres qui est juste avant l'entrée au vagin. Leur rôle est d'aider le pénis à glisser vers l'entrée du vagin.
Claire :Pourtant, même sans toutes ces pertes blanches que vous venez de décrire, en dehors de la période d'ovulation et en dehors des moments sexuels, la zone vaginale est naturellement humide.
Catherine : C'est vrai. En plus de tout ce que je viens de décrire, il existe une humidité naturelle du vagin. Exactement comme dans la bouche, il y a une humidité naturelle et quand éprouvez une émotion, par exemple, vous êtes attirée par bonne odeur de nourriture, vous salivez en plus. C'est pareil pour le vagin : il y a l'humidité naturelle de base et en cas d'émotion sexuelle, la lubrification en plus.
Et j'ajoute qu'il existe encore des pertes blanches particulières, après une relation sexuelle. C'est le sperme qui s'écoule tout de suite après une relation sexuelle et le lendemain d'une relation sexuelle. C'est tout à fait normal et cela se produit chez toutes les femmes.
Claire : il existe aussi des pertes blanches anormales…
Catherine : Oui, et dans ce cas, elles sont une odeur désagréable, ou elles brûlent, entrainent des démangeaisons. Dans ce cas, il faut consulter un médecin, car quelque chose n'est pas normal.
Claire : Et les pertes de couleur marron qui inquiètent parfois les jeunes filles ?
Catherine : Il s'agit simplement de sang en petite quantité : cela survient en tout début de règles, en fin de règles et, de temps à autre, au moment de l'ovulation.
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Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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