parlons des pères, Claire, puisque le sujet est tellement brulant, tellement tendance et tellement incontournable, que Stromae en fait des couplets à couper le souffle de justesse, mais surtout, à succès.
Mieux que les ouvrages psy et marronniers des magazines en ce moment, le chanteur incontournable, résume le lien d’attachement complexe qui redéfinit la famille, avec des pères qui cherchent pour beaucoup une place claire, phare et iconique, sans y parvenir.
Bien sur il y a les nouveaux papas qui assument plus que jamais un rôle et une présence inédite, une place de référent majeur, mais il y a les autres, et ils sont nombreux.
L’anthropologue Maurice Godelier constate sans scoop, que l’apparition d’une société individualiste, entre autre, bouleverse le statut de la famille même, le divorce devient quasiment une étape incontournable et branchée, mais c’est Stromae qui précise sans fioritures que pour faire les enfants, le mâle est toujours partant, mais que pour les élever, il y aura des absents, dixit la chanson TOUS LES MEMES.
Extrait tous les mêmes.
En France, 1 940 000 enfants vivent seuls avec leur maman, environ 300 000 avec leur papa.
Sur 2 millions de mères seules, un chiffre en constante évolution, 45% terminent le mois à découvert, et 40% des pères ne paieraient pas la pension alimentaire, d’après le collectif Abandon de famille, tolérance zéro.
D’autres associations élevent le chiffre à 60% considérant que les mamans finissent pas se débrouiller seules, se lassant des cours de justice et de la traque des pères mauvais payeurs, et sortent donc ainsi des calculs et statistiques.
C’est au Maroc qu’on trouve le plus de mères élevant seules leurs enfants, c’est aussi au Maroc que ce statut est considérer comme dégradant pour la femme, une bonne nouvelle n’allant jamais seule, comme si la maternité devenait un tiercé gagnant de précarité et de complications quotidiennes à peu prés partout dans le monde d’ailleurs.
Les textes de stromae induiraient dans ce contexte, une identification frappante d’une jeunesse en quête de lien, qui pourrait bien donner rendez-vous au prochain règlement, à leur papa, toujours dans la chanson TOUS LES MÊMES.
CLAIRE : OUI MAIS RIEN DE NOUVEAU
et bien disons que si les papas avaient pour habitude de s’en remettre aux mamans pour élever les enfants, une hypocrisie latente permettait toujours de sortir la carte du « j’ai pas fais exprès ». Aujourd’hui le message est bien plus franc : ces papas là ont officiellement des tas d’autres choses à faire, autrement plus urgentes pour leur équilibre personnel que de passer du temps avec leur progéniture.
Du coup, si notre génération se souvient avoir suivi l’eurovision avec émotion, la prochaine semble grandir avec un refrain plus ancré dans leur quotidien :
EXTRAIT PAPATAIOU
Papa t’es où fais le tour des écoles, des facs, des radios, comme une question lancinante, qui à défaut de trouver la réponse, trouvera sans doute un écho dans l’équilibre émotionnel des futurs adultes que nombre de maman élève actuellement avec ce difficile et complexe défi :
Comment garder son statut de maman tout en devant incarner celui de papa, en même temps.
Tout le monde sait comment on fait les bébés, mais personne sait comment on fait les papas, c’est pas moi qui le dit, mais toujours stromae, qui dit aussi qu’un « papa c’est quelqu’un qui sait sans qu’on lui parle ».
L’icône sacrée a donc gardé sa place, et c’est bien pour cela qu’elle serait manquante : parions que l’image de l’homme et de la femme, du père et de la mère, devrait prendre un virage tout à fait innovant dans les années à venir, attendons le prochain album du chanteur, qui donnera peut être de nouveaux indices !
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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