CHRONIQUE Burn Out 18/12/2013

 

VOUS AVEZ CHOISI DE PARLER DU « BURN OUT », DE QUELLE ÉMOTION PRÉCISÉMENT ALORS ?
 
D’après le livre de Pascal Chabot qui vient de sortir aux éditions PUF, intitulé Global Burn Out, on pourrait évoquer une immense tristesse, une dépression étrange qui brule de l’intérieur comme son nom l’indique, un mal typiquement de notre époque et totalement lié au travail, le dégoût de soi même en quelque sorte.
 
EN QUOI EST CE UNE ÉMOTION DIFFÉRENTE DE LA DÉPRESSION NERVEUSE ?
 
Dans la déprime connue comme telle ces dernières années, il est question de lassitude générale, d’ennui, de désespoir au sens d’une profonde mélancolie déjà nommée chez Baudelaire.
 
Aujourd’hui la négation de l’individu au travail, son isolement, les contraintes parfois absurdes qu’on lui impose, provoque une série d’émotions inédites en ce sens qu’elles se composent d’une combinaison finalement paralysante. Le sujet n’est pas désolé de vivre, mais seulement d’aller au bureau.
 
COMMENT ÇA SE TRADUIT ?
 
le sujet en plein burn out présente un cocktail d’ennui et de déprime, mais auquel s’ajoutent somnolence, dédoublement, cynisme, puisque l’individu tente en vain de se conduire en bon petit soldat dans une mission impossible :
 
nier sa nature, sa personnalité, ses qualités, sa fonction même, par subordination imbécile, pour répondre à une adaptation qui avant tout, le transforme en objet.
 
DANS QUEL BUT ?
 
Assouvir les aspects sombres de notre technologie ; je cite pascal Chabot : « on attend de l’individu qu’il dépense de l’argent qu’il n’a pas pour acheter des choses dont il n’a pas besoin afin d’épater des gens qu’il n’aime pas, dans une boulimie qui n’a pas de sens ».
Et pour laquelle l’individu est prêt à tout, entre autre professionnellement, jusqu’à se bruler les ailes, en l’occurrence : le cerveau émotionnel.
 
C’EST UNE MALADIE DE QUEL AMPLEUR AUJOURD’HUI ?
 
Cette dépersonnalisation liée à un épuisement majeur d’après deux enquêtes réalisées par divers services de l’emploi, appréhende le burnout par le biais de sa manifestation dans le système de santé.
 
C’est surtout en Allemagne, aux Pays Bas et en Finlande que les études les plus sérieuses sont relevées, quant aux pathologies mentales associées au travail.
 
En tête de ces pathologies : le stress, la dépression et l’anxiété paralysante, qui toucheraient prés de 16% de la population active à ce jour en Europe, avec une progression quotidienne fulgurante.
 
QUI EST TOUCHÉ ?
 
les 45-55 ans, des gens au profil presque trop parfait, appliqués, consciencieux, les métiers d’aide sont plus concernés encore, (l’éducation et la santé par exemple, puisque les infirmières et les instituteurs sont aussi mal payés que mal considérés).
 
Ce profil s’explique assez simplement :
C’est un dilemme profond de rester un bon employé si le rythme est incompréhensible ou les contraintes sans fond, parce que c’est tout un univers de croyance qui s’eefondre jusqu’à l’insupportable.
Je vous ai gardé le meilleur pour la fin Claire : vous savez quoi ? les femmes sont en tête des profils touchés par le burn out.
 
POURQUOI ?
 
Parce que leur journée de travail sans repères rassurant et valorisant se poursuit en rentrant, quand la mère de famille souvent seule se doit aussi d’être parfaite avec ses employés en culottes courtes !
 
COMMENT ÇA SE TRADUIT ?
 
Les six symptômes les plus fréquemment cités par les patients sont les troubles du sommeil (61%), la diminution d’énergie et les plaintes neurovégétatives/fonctionnelles(52%), la diminution de la motivation (48%), l’asthénie(46%) et enfin, une émotion dévastatrice : la frustration (44%).
 
Dans 95% des cas, les symptômes décrits par le patient atteint de burn out ont été mis en lien avec le travail de manière explicite.
 
MAIS EN QUOI LE TRAVAIL DEVIENT IL UN PROBLÈME EXACTEMENT ?
 
C’est l’environnement professionnel qui est anxiogène.
Les trois contraintes les plus fréquemment citées par les patients en burnout sont : la charge de travail, la pression temporelle, les changements organisationnels.
Suivi de prés par le conflit au travail.
 
Les malades listent des manques récurrents, comme le soutien de la hiérarchie (63%), la reconnaissance (47%), puis entre 20 et 30 % : le soutien des collègues, les possibilités d’épanouissement au travail et la définition des tâches.
 
UNE CONCLUSION ?
Cette fois la méditation ne suffira pas, j’en ai bien peur !
 
Claire Hedon/Sylvie Hazebroucq

 

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