18 avr. 2013 - 13:47
Catherine, vous revenez des Assises de sexologie qui ont eu lieu cette année à Perpignan. Et vous avez choisi de nous parler d’une nouveauté, le traitement médical de l’éjaculation précoce.
Catherine : Oui,l’éjaculation précoce n’est pas vraiment une maladie. Les hommes qui en souffrent doivent surtout apprendre à gérer leur excitation sexuelle. Pourtant, même si ce n’est pas une maladie, il existe aujourd’hui des médicaments qui peuvent aider à faire durer la relation sexuelle plus longtemps, et en particulier, un nouveau médicament qui vient de sortir en France, la Dapoxétine.
Claire : C’est quoi exactement ce médicament ? Et comment s’utilise-t-il ?
Catherine : Ce médicament est ce que l’on appelle un inhibiteur de recapture de la sérotonine. Il possède une parenté avec certains antidépresseurs chez qui on avait remarqué un effet retardant sur l’éjaculation.Ce médicament doit être pris une heure à deux heures avant une relation sexuelle et il ralentit considérablement la venue de l’éjaculation.
Claire : Qui peut en bénéficier ?
Catherine : Il est idéal pour les hommes chez qui l’éjaculation survient extrêmement vite. Par exemple chez ceux dont l’éjaculation survient moins d’une minute après le moment de la pénétration. La durée de la pénétration est multipliée par 3 environ. Si par exemple, pour un homme, le rapport sexuel ne dure qu’une minute, il durera 3 minutes avec le PriligyÒ. Ce n’est pas suffisant, bien sûr, mais cela lui permet d’apprendre à gérer ensuite son excitation.
Claire : Et chez les hommes qui trouvent que c’est trop rapide, mais pour qui la relation sexuelle dure déjà quelques minutes sans médicament ?
S’ils prennent ce traitement, ils peuvent par exemple passer de 3 à 9 minutes environ. Mais les hommes pour qui un rapport sexuel dure déjà 3 minutes ou plus n’ont pas forcément besoin d’un médicament. Avec des exercices et de l’entraînement, ils peuvent parvenir à faire durer la relation sexuelle…
Claire :Existait-t-il d’autres médicaments contre l’éjaculation précoce ?
Catherine :Oui, plusieurs médicaments pouvaient déjà être utilisés. Tout d’abord, les antidépresseurs de la même famille que la Dapoxétine, mais que personne n’aime utiliser. Parce que prescrire un antidépresseur pour un problème d’éjaculation précoce, c’est démesuré.
Et puis, on peut toujours utiliser des gels anesthésiques à étaler sur le gland du pénis. Cela entraîne une diminution de sensibilité qui permet de faire durer le plaisir plus longtemps. Le problème, c’est que sans sensations, certains hommes perdent leur érection et certaines femmes se plaignent que leur vagin devient insensible !
Et puis, on peut parfois aussi utiliser des lubrifiants, tout simplement. Car si le frottement entre le pénis et le vagin est trop important, l’excitation de l’homme augmente très rapidement, parfois trop rapidement. Avec un lubrifiant, le frottement est tout de suite moins intense.
Claire : Peut-être que vous pouvez nous donner quelques conseils pour les hommes souffrant d’éjaculation précoce, quelques conseils en dehors des médicaments !
Catherine : Bien sûr. Pour ralentir l’éjaculation, il faut que les hommes sachent réclamer des caresses préliminaires non sexuelles, sur tout le corps. Et qu’ils prennent le temps de les apprécier assez longtemps. Autrement dit, qu’ils acceptent un peu d’être passifs, de se laisser caresser, embrasser par leur partenaire. C’est très important, car cela permet à leur excitation de diffuser à leur corps entier au lieu de rester cantonnée seulement leur sexe. S’ils savent profiter de longs préliminaires, ils auront plus de plaisir et un orgasme qui viendra plus tard.
Un autre conseil, c’est que la position où l’homme est dessous et la femme dessus est plus favorable à faire durer la relation sexuelle. A condition que ce soit la femme qui bouge et que l’homme reste immobile…
Ecoutez la chronique du DR Catherine Solano:
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