Les édulcorants

Parmi les recommandations relatives à l’hygiène de vie, le rejet, ou au moins la méfiance, vis-à-vis du « trop sucré », accusé de favoriser l’obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires, a conduit à l’utilisation courante de produits donnant le goût du sucre, mais sans le poids des calories…
Cependant des doutes persistent : sont ils cancérigènes, sont ils à risque pendant la grossesse, et même n’entraînent ils pas un déplacement vers d’autres sources caloriques, tout aussi nocives que l’excès de sucre ?
 
Nous parlons donc des produits édulcorants, certains tirés de la chimie, en France l’aspartame, l’acésufame, le sucralose, dans d’autres pays la saccharine, les cyclamates, et d’autres poduits d’origine naturelle, comme le stevia tiré de la « feuille douce du Paraguay » étudiée par le botaniste espagnol Esteve, d’où son nom, et dont le contenu en un glycoside, au goût 300 fois plus sucré que le saccharose, a été établi à la fin du 19ème siècle.
Utilisés pour donner ce goût sucré aux multiples boissons « light » (eaux, sodas, colas, thé, café…) et aussi aux chewing-gums sans sucre, aux produits laitiers, aux pâtisseries,etc., ils sont par exemple présents dans plus de 20% des boissons gazeuses en 2011.
Leur pouvoir calorique est donc très faible. Ils ne perturbent pas le taux de glycémie, y compris chez les diabétiques.
On a évoqué, après des études sur les rats, un risque de cancer induit par de fortes quantités d’édulcorants, notamment du plus connu, l’aspartame ?
 
Ces expériences ont effectivement entraîné après 2010 des craintes chez les consommateurs et les ventes d’aspartame ont diminué.
Une autre publication faisait état de plus d’accouchements prématurés chez les femmes consommatrices.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (l’ANSES), a donc revu soigneusement les bases scientifiques de ces publications et elle a pu estimer, dès mars 2011, qu’il n’y avait pas de risque particulier dans l’utilisation d’aspartame, y compris pendant la grossesse. Les doses administrées aux rats dépassaient de loin une consommation plus que raisonnable de boissons édulcorées : il faudrait en absorber 36 canettes de 330 ml (soit 12 litres) pour atteindre la dose journalière admissible d’aspartame !
 
Cependant l’ANSES a poursuivi études et consultations sur le sujet, et notamment l’évaluation des bénéfices réels des édulcorants.
Côté bénéfices, on peut citer l’avis de l’Association française des diabétiques en 2012 :
« grâce à ces produits de nombreuses personnes diabétiques ou en surpoids ont pu profiter de boissons ou aliments allégés, bénéficier d’une convivialité et d’une qualité de vie améliorées en toute sécurité ».
Un autre bénéfice est celui fourni par…les chewing-gums, moins générateurs de caries que le sucre, et dont l’usage, s’il salit les trottoirs, contribue à nettoyer les dents !
 
 
Cependant ces substituts pourraient perpétuer la dépendance au goût sucré, et faire compenser la diminution des calories par d’autres sources, plus grasses…
 
En fait dès 2001, avec l’étude SUVIMAX, France Bellisle a montré l’absence de stimulation de l’appétit. D’autres études notamment en 2010 ont montré l’absence de compensation, ou de modification de la sensibilité au goût sucré.
Il existe par ailleurs des problèmes de goût de ces produits eux-mêmes, amertume, goût de réglisse, de métal, arrières goûts astringents.. Les industriels essaient souvent de mêler plusieurs édulcorants pour pallier ces inconvénients.
Vous les recommandez ainsi sans réserve ?
 Et bien non… mais je dis simplement qu’ils ne sont pas dangereux, et peuvent aider dans le cadre d’efforts de régime, et chez les diabétiques, ne serait-ce que pour les raisons de convivialité citées par leur Association.
On a évoqué l’influence du lobby des industriels du marché des édulcorants, mais il existe également le lobby du sucre !
 
Vous n’allez pas me faire rappeler les vrais bénéfices de l’exercice physique, et d’une alimentation équilibrée, dont le sucre ne devrait pas être banni, à consommer avec modération !
 
Ecoutez la chronique du Pr Alain Krivitzky:

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