Traitement de l’ostéoporose

L’ostéoporose paraît être un phénomène de fragilisation des os, courant à partir d’un certain âge, plus fréquent chez les femmes et responsable de douleurs, de fractures, et de conséquences sérieuses sur l’état de santé, la mobilité, la vie sociale.
Fait-on des progrès dans son traitement, certains médicaments de l’ostéoporose semblent faire l’objet de mises en garde ?
 
 
L’ostéoporose est réellement courante, elle associe une perte du capital osseux à une modification de l’architecture des os. Les hormones sexuelles, les oestrogènes de l’ovaire (mais aussi les androgènes masculins), sont protecteurs, et leur disparition après la ménopause (ménopause qui est moins qu’avant, et moins longtemps, substituée), accélère la perte osseuse. Cette perte peut être décelée sur les radios simples, mais elle est mesurée, (au niveau de la colonne lombaire et de la hanche), par l’ostéodensitométrie, qui compare le contenu minéral osseux actuel à ce qu’il devait être vers 25 ans, lors du maximum de capital en calcium : c’est ce que l’on appelle le T score. A partir d’un score de moins 2,5 on se trouve dans la zone de l’ostéoporose, avec un risque de fracture plus élevé, notamment lors d’une chute, fracture du poignet, du col du fémur, des côtes, tassements vertébraux.
A elle toute seule l’ostéoporose n’est pas douloureuse, sauf si survient une fracture ou un tassement. Les douleurs lombaires, présentes chez la plupart des gens, sont liées le plus souvent à de l’arthrose et à l’atteinte des disques, parfois une hernie, entre les vertèbres.
 
 
Existe-t-il d’autres causes de l’ostéoporose que cette carence hormonale due à l’âge ?
 
Le tabac, l’alcool, le manque d’exercice, la maigreur, sont des facteurs connus d’ostéoporose, dont il existe aussi des facteurs génétiques, et certaines maladies hormonales la favorisent, de la thyroïde, de la parathyroïde, du développement pubertaire, et l’excès de cortisone, par exemple lors d’un traitement prolongé par les corticoïdes.
Le manque de calcium et de vitamine D aggrave l’ostéoporose, et peut créer l’ostéomalacie, et le rachitisme, maladies marquées par la décalcification de la tramer osseuse.
 
 
Suffit-il de recommander en prévention une alimentation équilibrée, de l’activité physique, une abstention de tabac et d’alcool, et un apport suffisant de vitamine D et de calcium pour prévenir et traiter l’ostéoporose ?
 
Ceci est excellent, nécessaire, et réduit l’incidence de l’ostéoporose et des fractures. Mais devant une ostéoporose prouvée par le T score, et plus encore par la survenue de fractures ou de tassements, une intervention médicamenteuse est nécessaire.
Les trois traitements à notre disposition, outre la vitamine D et le calcium, sont les bisphosphonates, le strontium, l’hormone parathyroïdienne.
Les deux premiers se donnent par voie orale, le troisième par injection sous cutanée.
Chacun a un effet sur les différentes phases du remodelage osseux, mécanisme complexe qui associe ostéodestruction et ostéoformation. Ils sont utilisés au long cours, parfois successivement, et leur effet se juge sur l’évolution de l’ostéodensitométrie et statistiquement sur la moindre survenue de fractures et l’amélioration de la qualité de vie.
 
 
Récemment, et notamment dans la phase de remise en cause de certaines thérapeutiques, n’a-t-on pas attiré l’attention sur des effets secondaires dangereux de ces traitements : bisphosphonates et strontium ?
 
Un bisphosphonate est pris une fois par semaine, ou par mois, à distance d’un repas, pour éviter des ennuis digestifs (notamment au niveau de l’œsophage), et il doit être évité ou suspendu en cas de fragilité des os des mâchoires, par exemple lors d’une extraction dentaire.
Le ranélate de strontium doit être évité chez les sujets allergiques, et il doit être également pris à distance d’un repas.
 
 
Ces traitements peuvent-ils être poursuivis au long cours ?
 
Des études très récentes, rapportées par le New England Journal of Medicine, sont positives vis-à-vis de la prolongation des bisphosphonates au-delà de 3 à 5 ans, mais cette décision médicale est individuelle, sur la base, entre autres, des contrôles du contenu minéral osseux.
 
 
Alain Krivitzky, RFI, 1er juin 2012.

 

 

 
Ecouter la chronique du Pr Alain Krivitzky:
 

 

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