Si le problème de l'hypertension artérielle et de ses conséquences est bien connu, on sait peu de choses sur une pression artérielle trop basse. Est-ce un symptôme assez banal associé à la fatigue, ou bien existe-t-il une vraie maladie de l’hypotension artérielle ?
Les chiffres de pression artérielle considérés comme normaux chez un adulte se situent dans une fourchette de 10 à 13 cm de mercure (100 à 130 mm) pour la maximale, ou pression systolique, et d'environ la moitié pour la minimale, ou pression diastolique.
Ils sont plus bas chez l'enfant, et un peu plus bas également au cours de la grossesse non compliquée.
Effectivement, dans un contexte de fatigue, par exemple liée à une virose, une grippe, ils peuvent être abaissés transitoirement. Cela ne doit pas inquiéter et il n'y a pas à traiter des chiffres qui reviendront à la normale avec la guérison.
Certaines situations aigües, comme une défaillance cardiaque, une insuffisance des glandes surrénales, un choc infectieux avec septicémie, peuvent entraîner une grave baisse de pression, appelée collapsus, à traiter en réanimation.
Mais ce qui paraît important à connaître, parce que beaucoup plus courant, et parfois dangereux, c'est ce que l'on appelle l'hypotension orthostatique.
Est-ce à dire que la pression artérielle ne devient trop basse qu’en position debout ?
Exactement, elle est normale ou même élevée en position couchée, mais au passage en orthostatisme, donc en se levant, le mécanisme normal de régulation de la pression artérielle, mécanisme d'ailleurs complexe, neurologique, hormonal et vasculaire, fonctionne mal : par gravité, le volume sanguin reste dans la partie basse du corps et la pression dans les bras, mais surtout dans les artères cérébrales est trop basse : le cerveau ne reçoit alors plus assez d'oxygène.
Il peut survenir un trouble de la vue, un vertige, un malaise, au maximum une brève perte de conscience ou de tonus musculaire, entraînant une chute.
On sait que ces chutes, notamment chez un sujet âgé, et aux os fragilisés par l'ostéoporose, peuvent avoir des conséquences redoutables : fracture du col du fémur, du bassin, des côtes, tassement vertébral..
La prise régulière de la pression artérielle, en position couchée ou assise, mais aussi en position debout est donc un geste fondamental : on définit l'hypotension orthostatique par une diminution de la maximale de 2 cm (20 mm) ou davantage, en mesurant cette pression (et le rythme cardiaque) après une, trois et cinq minutes de passage en position debout.
Quelles sont les circonstances où il faut craindre cette hypotension orthostatique, et plus généralement quelles en sont les causes ?
On peut répondre : l'âge, les médicaments, et certaines maladies, entraînent ou favorisent cette mauvaise régulation du système nerveux, que l'on appelle « dysautonomie ».
On estime que 15% de personnes âgées ont une hypotension orthostatique : elles peuvent d'ailleurs en réunir tous les facteurs, en particulier parce qu'elles prennent trop, ou en tout cas beaucoup, de médicaments, médicaments de l'hypertension, diurétiques, calmants, psychotropes, antalgiques...et parfois un régime sans sel strict contribue aussi à une baisse du volume sanguin.
Les maladies favorisantes sont le diabète, la maladie de Parkinson, et des affections neurologiques plus rares.
Dans certaines formes sévères l'hypotension orthostatique est une grave infirmité, le sujet ne pouvant même pas s'asseoir dans son lit sans présenter un malaise, voire une syncope.
Peut-on prévenir et traiter cette hypotension orthostatique qui paraît représenter un réel problème individuel et social ?
La prévention passe par la prise de la pression artérielle de façon régulière, et en position couchée puis debout, particulièrement chez le sujet âgé, et par une surveillance de l'effet cumulé de certains traitements.
Devant des symptômes mal expliqués comme vertiges, malaises, chutes, cette prise de pression est bien entendu impérative.
Chez les sujets exposés il faut insister sur une mesure simple : la nécessité de se lever du lit par étapes, en s'asseyant d'abord au bord du lit, notamment lors des levers nocturnes, pour laisser au volume sanguin le temps de mieux se répartir.
Des moyens physiques existent pour limiter cette baisse de pression en position debout : c’est le port de collants de contention veineuse, mis avant de se lever.
On conseille aussi de ne pas dormir à plat, mais en surélevant la tête du lit, en quelque sorte pour « habituer » la circulation à une position demi-assise avant le lever.
Des médicaments ont-ils une place dans le traitement ?
Certains médicaments ont une place dans les formes sévères : la midodrine, ou *Gutron, ou bien des hormones retenant le sel de l'organisme. Ces médicaments sont donnés à bon escient et sous contrôle médical, mais c’est avant tout l’économie de médicaments qui est utile !
Claire Hédon, journaliste à RFI présente depuis 2003 une émission consacrée à la santé dans le monde :"Priorité Santé". Le but : faire de la prévention auprès du grand public, l’informer sur ses droits, sur les traitements et les moyens d’y accéder.
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