Cancer de la prostate et sexualité

Les cancers, il faut tout faire pour les prévenir afin d’éviter toutes sortes de souffrances. Catherine, vous allez nous parler des cancers de la prostate...

 

Catherine : Oui, je tenais à en parler pour une raison importante. Les hommes qui ont la peau de couleur sombre sont plus à risque pour le cancer de la prostate. On sait que ce cancer a tendance à se déclarer chez eux en moyenne 10 ans avant les hommes dont la peau est claire.

Claire : pourquoi cette différence ?

Catherine : Il semble que ce soit dû en partie au moins au fait que la peau sombre faisant mieux barrière aux UV, elle diminue aussi la fabrication de la vitamine D. Or, la vitamine D est sans doute la vitamine la plus anticancer... Aussi, si vous êtes à risque pour le cancer de la prostate ou si vous en avez un, n’hésitez pas à en parler à votre médecin pour peut-être prendre des compléments en vitamine D.

Claire : Alors comment les cancers de la prostate interfèrent-ils sur la sexualité ?

Catherine : C’est surtout le traitement des cancers de la prostate qui peut interférer sur la sexualité. La chirurgie, la radiothérapie et les traitements médicaux.

Claire : De quelle manière les traitements peuvent-ils avoir une action sur la sexualité ?

Catherine : Quand le chirurgien enlève la prostate, il se produit un changement important. L’éjaculation ne pourra plus se faire de la même manière. Le sperme ne contiendra plus de liquide prostatique, ni de liquide séminal puisqu’il n’y a plus de prostate ni de vésicules séminales. L’orgasme continuera à survenir, mais sans éjaculation. Après cette intervention, un homme ne peut plus avoir d’enfants.

Claire : Et sur le plan de l’érection, qu’est-ce que le cancer de la prostate peut changer ?

Catherine : Après une opération chirurgicale qui ôte la prostate, il y a toujours un moment sans érection, au minimum quelques semaines. Parce que les nerfs érectiles ont subi un choc. Pour certains hommes, le cancer étant un peu trop étendu, le chirurgien a été obligé de couper les nerfs érecteurs (les bandelettes préservation des bandelettes). Dans ce cas, une érection naturelle ne sera plus possible par la suite.
Quand le chirurgien a pu conserver ces nerfs érecteurs, l’érection revient progressivement, parfois en quelques semaines, mais c’est parfois beaucoup plus long. On peut récupérer jusqu’à environ 3 ans après l’intervention. Il faut noter que 40 à 90 % des hommes garderont un dysfonctionnement de leur érection après cette intervention.

Claire : Est-ce que ce type de récupération se fait toute seule ou bien est-ce qu’il faut faire quelque chose pour aider l’érection à fonctionner à nouveau ?

Catherine : La récupération se fait nettement mieux si l’on fait une rééducation de l’érection. En effet, les cancers de la prostate atteignent des hommes surtout après 50 ans. Si l’on attend tout simplement que l’érection revienne seule, ça ne fonctionne pas toujours bien. Il est donc fortement conseillé d’agir si l’on a envie de récupérer une érection de bonne qualité.

Claire : Alors, en quoi consiste la rééducation de l’érection ?

Catherine : Il existe deux méthodes. La première, c’est l’utilisation des injections intracaverneuses. Il s’agit d’injecter un produit actif directement dans les corps érectiles du pénis. Cela provoque une érection totalement mécanique. Il faut le faire régulièrement, à toutes petites doses au début afin que ce ne soit pas douloureux. Le médecin cherche simplement à déclencher une légère intumescence, pas à obtenir une érection parfaite. Le but est de garder les corps érectiles bien élastiques.

Claire : et la deuxième méthode ?

Catherine : C’est le vacuum ou la pompe à érection. C’est un appareil qui agit selon le principe de la ventouse. Il permet de faire le vide autour du pénis. Le sang est alors attiré dans les corps érectiles et entraîne une érection mécanique qui étire les corps érectiles. En utilisant un anneau souple qui fait office de garrot, on peut maintenir cette érection. En pratiquant cet exercice plusieurs fois par semaine, on entretient le bon état des corps érectiles qui seront ensuite plus à même de retrouver de bonnes érections plus rapidement.

Claire : Et quand les nerfs érecteurs sont coupés, comment fonctionne ensuite la sexualité ?

Catherine : L’érection spontanée ne sera plus possible. Il faut donc avoir recours soit aux injections intracaverneuses, ces piqûres dans le pénis avant une relation sexuelle, soit utiliser un vacuum dont je viens de parler, soit avoir recours à un implant pénien qui donne de très bons résultats.

Claire : et les traitements par radiothérapie ?

Catherine : Ils ont des conséquences néfastes sur l’érection et ont tendance à diminuer le volume du sperme. Ces conséquences apparaissent dans les deux ans qui suivent le traitement.

Claire : Et les médicaments prescrits dans les cancers de la prostate ?

Catherine : Les médicaments qui provoquent une castration chimique entraîne une diminution très importante du désir sexuel. Cela interfère forcément sur la sexualité.

Claire : Quand on arrive à avoir des relations sexuelles avec ces méthodes après un cancer de la prostate opéré, le plaisir est-il le même ensuite ?

Catherine : Le plaisir ne changent pas. Quand la vie de couple était satisfaisante auparavant, les couples parviennent à se donner du plaisir en s’adaptant et en se faisant aider.

Ecoutez la chronique du Dr C. Solano:

 

 

 


 

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