Nous parlerons de la vitamine D, qui suscite beaucoup d’intérêt médical, aujourd’hui comme hier,
la place et la prise en charge des autres vitamines pourront faire l’objet d’un autre entretien.
La vitamine D est particulière à plusieurs titres : elle est à la fois fabriquée par l’organisme lui-même, dans la peau, sous l’effet des rayons solaires, et consommée dans l’alimentation, notamment dans les poissons gras, le foie, le lait, les oeufs, et dans certains légumes, comme les champignons. Elle est donc à la fois une hormone, que l’on fabrique, et une vitamine, que l’on absorbe.

Puisque cette vitamine D peut être élaborée par l’organisme, pourquoi avoir besoin d’autres sources alimentaires, ou même médicamenteuses?

Ces apports complémentaires sont très utiles car la synthèse reste souvent insuffisante, du fait de l’ensoleillement insuffisant, de la crainte souvent justifiée de l’exposition au rayonnement ultraviolet favorisant cancers de la peau et mélanomes, et particulièrement, chez les gens âgés, du peu de sorties, car une exposition modéré des bras pourrait suffire à renforcer la production interne. On sait d’ailleurs que même les enfants marchent moins pour se rendre à l’école..
Certaines peaux, mates ou noires, auraient d’autre part besoin de plus de soleil pour couvrir les besoins quotidiens.
Grâce à un dosage sanguin plus systématique, on s’est aperçu que la carence en vitamine D était très fréquente, pouvant être évaluée en France à deux personnes sur trois, et davantage encore après 70 ans.

Chez des individus qui ont achevé leur croissance, quel peut être le rôle de cette vitamine, et a-t-on des symptômes qui doivent faire rechercher une carence ?

La vitamine D garde chez l’adulte un rôle important dans la régulation du stock de calcium, (notre squelette contient 1 kilo de calcium), notamment parce qu’elle favorise au niveau de l’intestin l’absorption du calcium contenu dans les aliments. Il ne suffit pas en effet de consommer du calcium, par exemple dans les produits laitiers ou dans les médicaments, il faut également que ce calcium soit effectivement absorbé. Ainsi des maladies de l’os comme l’ostéoporose et l’ostéomalacie sont évitées ou traitées.
La vitamine D joue également un rôle dans le maintien de la force musculaire, dans la défense immunitaire, et sans doute dans la protection vis-à-vis du cancer.

Vous avez évoqué la richesse des poissons gras et du foie en vitamine D, est ce à dire que nous devons prendre à nouveau de l’huile de foie de morue ?

Cette huile de foie de morue a laissé bien des souvenirs.. En fait les nourrissons peuvent recevoir une supplémentation en gouttes d’autant que le lait maternel, n’est pas très riche en vitamine D. La supplémentation est réduite s’ils sont nourris au lait en poudre enrichi en vitamine D. La femme enceinte bénéficie également d’un tel apport.

Chez les personnes souffrant de déficit vitamino-calcique et d’ostéoporose, les médicaments contenant une association de calcium et de vitamine D sont nécessaires au long cours.

L’utilisation d’ampoules contenant une forte dose de vitamine D est souvent recommandée aujourd’hui, étant donnée la fréquence des états de déficit. Il s’agit le plus souvent d’une ampoule buvable, donnée tous les trois à six mois chez les personnes âgées. Cette administration peut même être plus fréquente lorsqu’une carence significative est observée, et ceci sur prescription et sous la surveillance du médecin.

Il s’agit donc de médicaments, sont ils remboursés, alors que les autres vitamines ne sont pas prises en charge par l’assurance maladie ?

Les diverses formes de vitamine D, seule ou associée au calcium, sont remboursées sur prescription du médecin, il vaut mieux de toute façon prendre ce traitement sous cette forme plutôt qu’ au sein de « cocktails fortifiants » de composition imprécise, qui exposent à l’inefficacité, ou au surdosage.

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