Pourquoi tant de polémique autour de l'huile de palme

Cette semaine vous avez décidé de consacrer une chronique entière à une huile qui fait beaucoup parler d'elle l'huile de palme. Pourquoi tant de polémique autour de l'huile de palme ?

Ecouter la chronique de Stéphane Besançon:

 

Pour mieux comprendre ceci il faut rappeler aux auditeurs que l'huile de palme est produite à partir du du palmier à huile qui est très cultivé en Afrique et en Asie. Cette huile a une mauvaise réputation auprès des médecins et des nutritionnistes à cause de sa composition riche en acides gras saturés qui peuvent être nocifs pour la santé s'ils sont consommés en excès.  A ceci, est venu s'ajouter toute la question environnementale autour de la culture extensive des palmiers à huile notamment en Asie.

Claire Hédon :Mais concrètement, Stéphane, est ce que cette réputation est justifiée ?

Les choses sont un peu plus compliquées et il y a des arguments pour modérer ceci. En effet, si l'on prend en premier lieu l'aspect environnemental il faut bien distinguer deux choses :
- Les plantations massives de Malaisie, par exemple, qui sont responsables de déforestation massives incontrôlées et donc nuisibles pour l'environnement ;
- Et les petites plantations raisonnées permettant une agriculture vivrière ou encore les palmiers sauvages d'Afrique qui au contraire sont un acteur important pour stabiliser les berges des cours d'eau.
Claire Hédon : Est-ce que l'argument santé mérite aussi d'être modéré ?

Oui tout à fait car on parle toujours d'huile de palme hors derrière cette appellation générique huile de Palme il y a deux choses un peu différentes. Peu de personnes font cette différence même dans le milieu médical et celui des nutritionnistes. Je me suis référé aux travaux de ma collègue, le Pr Hélène Delisle, de l'Université de Montréal pour présenter ceci au mieux.

Il y a tout d'abord l'huile blanche qui est en fait l'huile de palme produite à partir du fruit du palmier raffinée par usinage.Elle présente un très mauvais profil en acides gras avec 50% d'acides gras saturés en ne présentant aucun composé annexeintéressant.

Ensuite, il y a l'huile de palme qui est reconnaissable par sa couleur rouge. Elle est obtenue à partir du fruit du palmier à huile mais n'est pas raffinée.  Elle reste une huile classée parmi les plus riches en acides gras saturés avec un taux à 50% mais contient de nombreux autres composés très intéressant et important.  En effet, elle est la première source végétale de beta-carotène et de tocotriénol, antioxydant puissant de la famille de la vitamine E. La présence de ces composés fait que malgré sa teneur en acides gras saturés elle est peu athérogène. Une cuillérée à café suffit à combler les besoins quotidiens en vitamine A du jeune enfant.

Claire Hédon : en conclusion que peuvent retenir nos auditeurs ?

En premier lieu il faut retenir que dans tous les cas il est préférable deconsommer l'huile de palme rouge plutôt que l'huile blanche.
Ensuite, il faut tenir compte du contexte. Si l'on est dans une zone ou l'alimentation est riche et équilibrée sans risque de carence en vitamine A il faut privilégier d'autres types d'huiles.  Dans une zone avec une diversité alimentaire plus faible et des risques de carences en vitamine A l'apport en gras, saturé ou non, étant faible, promouvoir l'huile de palme rouge comme source de vitamine A ne risque pas d'augmenter les risques de Maladies Cardiovasculaires.


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