Champix et dépression

 

Décidément les problèmes des effets secondaires, c’est à dire des effets nocifs liés aux médicaments, ne cessent de faire l’actualité. Aujourd’hui c’est le Champix, médicament aidant au sevrage tabagique qui est mis en cause, en raison d’un risque de suicide chez des patients prenant ce traitement.
Ce risque est il avéré, et entraîne-t-il des précautions particulières de prescription ?

 

 

 
Je ne surprendrai personne en confirmant que le tabagisme est un fléau, et qu’il est responsable de dizaines de milliers de morts chaque année en France, par cancer et par maladies cardiovasculaires.
De nombreuses méthodes ont été et sont proposées pour obtenir un sevrage, sevrage qui est efficace dans la durée sur la plupart de ces complications.
Pour nous en tenir aux plus récentes, les médicaments à base de nicotine, en patchs transdermiques ou en comprimés, et des substances actives sur le système nerveux, (j’insiste sur cette notion), sont proposés. Les plus récents, et relativement efficaces, sont le Bupropion (le Zyban), et la Varénicline (le Champix). Ces médicaments se fixent sur des récepteurs présents dans le cerveau, récepteurs à la sérotonine ou à la nicotine. Des effets sur ces médiateurs cérébraux impliqués dans la régulation de l’humeur ne doivent donc pas étonner. On sait d’ailleurs que l’intoxication tabagique elle-même est liée à ces interactions cérébrales, le tabac étant une véritable drogue déterminant accoutumance et troubles nerveux possibles lors du sevrage.
Je rapprocherai d’ailleurs ces effets de ceux qui ont conduit au retrait d’un médicament de l’obésité (encore un !), l’Acomplia, en raison de cas de suicides.
 
Pour en rester au Champix, on apprend que 1200 plaintes ont été déposées aux Etats Unis, que 7 décès par suicide ont été rapportés à ce traitement, et qu’en France 92 cas d’intolérance à type de dépression ont été signalés à la pharmacovigilance.
 
Les effets du Champix sur le moral sont-ils signalés aux prescripteurs et aux candidats au sevrage ?
 
Ici encore la revue Prescrire a fait un travail d’alerte dès 2009.
Le laboratoire Pfizer qui produit le Champix a inclus dans la notice, notamment celle du dictionnaire Vidal, la possibilité « d’effets tels que dépression, idées et comportements suicidaires, tentative de suicide, lors du sevrage avec Champix ».
Il est donc recommandé au médecin prescripteur « d’être prudent vis à vis de patients ayant des antécédents tels que schizophrénie, troubles bipolaires, syndrome dépressif majeur, d’insister sur le danger de suivre le traitement sans observer le sevrage en nicotine, et d’arrêter le traitement si des troubles tels que dépression, agitation, irritabilité.. apparaissent »
La difficulté, évidente, est que les grands tabagique présentent souvent déjà ce type de troubles ou de comportement, et que le sevrage, quelque soit la méthode utilisée, renforce fréquemment les troubles de l’humeur, au moins dans un premier temps.
Ceci étant, il est vraisemblable que l’alerte actuelle va faire renforcer la vigilance, et sans doute faire indiquer de façon plus claire les risques dépressifs, et faire contre indiquer le Champix aux patients les plus fragiles sur le plan neuro-psychiatrique.
 
 
 
 
Pensez-vous qu’il s’agit d’un nouveau scandale de l’industrie du médicament et d’un nouveau défaut de la pharmacovigilance ?
 
Personnellement je ne le pense pas, car les cas déjà signalés avec le Zyban conduisaient à une certaine prudence, en écartant les patients traités pour des troubles sévères, et l’enjeu du sevrage est lui-même particulièrement important. Cependant, s’il était réellement avéré que des sujets sans aucun antécédent dépressif se sont suicidés sous Champix, chacun devrait en tenir compte, et ce serait un nouvel échec des médicaments du sevrage.
 Ecoutez la chronique du Pr A. Krivitzky

 

1 Comments

Face à l'addiction au tabac il y a peu de solutions
J'ai tenté d'arrêter de fumer avec le champix. Les effets secondaires m'ont perturbée alors que mon mari l'a très bien supporté et a même arrêté de fumer.
Mon médecin m'avait bien informée. Les substituts nicotiniques semblent inefficaces car il apparait que la nicotine à elle seule n'est pas addictive d'après les recherches du Pr Molinard.
J'ai opté pour une méthode douce en me disant j'arrête "seule mais avec un coup de pouce".
Avec le soutien de mon mari et de mes enfants, motivée j'ai réussi à arrêter de fumer par hypnose au centre d'hypnose saint-didier à paris. Finalement avant de penser aux médicaments, pensons aux méthodes douce comme l'hypnose.
http://arreter-tabac-hypnose.fr

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