Archives de janvier 2014

Le développement sensoriel vaginal

Catherine, vous avez participé hier à une manifestation organisée par un fabricant de préservatifs très connu, et qui vient de sortir un duo de gel lubrifiant destiné à augmenté la connexion dans le couple…
Et à ce propos, vous voulez nous parler du développement sensoriel vaginal. Pourquoi ce sujet, et à quoi correspond-il ?

Catherine : Chez la plupart des femmes, le vagin est une zone très peu sensibles. Elles sont souvent très déçues des sensations qu’elles éprouvent au début de leur vie sexuelle. Et c’est pourtant normal. Le vagin est très peu sensible. Il a besoin de temps et d’expérience pour déployer sa sensualité. Chaque massage, chaque caresse interne par le partenaire est une occasion de développer les sensation de volupté que soit la pénétration, mais aussi les caresse manuelles à l’intérieur du vagin. Les sensations de volupté vont pouvoir se déployer au fil du temps et le cerveau qui reçoit les informations sensorielles depuis le vagin, va de plus en plus facilement les intégrer comme des sensations de plaisir et de volupté. Voilà pourquoi une femme qui a de l’expérience sexuelle et sensuelle éprouve plus de plaisir vaginal.

Pourquoi la pornographie est interdite aux mineurs

 

En France, la loi interdit de mettre de la pornographie à la disposition des mineurs. Une loi, c’est un cadre, mais quelles sont les raisons de l’existence de cette loi ?

Catherine 
: La loi considère que la pornographie est toxique pour les mineurs et chercher à leur en interdire l’accès. La première raison de l’effet négatif de la pornographie, c’est le traumatisme que cela peut provoquer. En effet, un enfant ou un adolescent confronté à des images violentes peut être choqué, mais pire encore, se constituer une empreinte qui peut avoir plus tard des conséquences sur sa sexualité.

Claire : Qu’est-ce que c’est exactement qu’une empreinte, et pouvez-vous nous donner un exemple ?

Catherine :
Une empreinte, cela se produit lorsqu’une expérience nouvelle est émotionnellement très forte. Cette expérience entraîne un changement dans le cerveau qui va créer une zone d’hypersensibilité au niveau de ce souvenir. Et cette empreinte peut rester active toute la vie.
Je vous donne un exemple : j’ai vu cette semaine une femme de 35 ans. Elle a d’importants blocages sexuels, tellement importants qu’elle ne peut plus avoir de relations sexuelles. Le sexe la dégoûte. En fait, dans son enfance, elle est tombée sur des images pornographiques qui l’ont choquées : celles d’un énorme sexe masculin en érection. Maintenant encore, quand elle pense à ces images, elle se sent complètement dégoûtée. D’ailleurs, elle n’a jamais pu toucher le sexe de son partenaire tellement ça la dégoûte. Chez elle, la vision d’images pornographiques a mis en place une empreinte qui s’active lorsqu’elle se trouve dans une situation sexuelle… Et je peux vous dire qu’en consultation, ce type de situations est de plus en plus courant.

 

LE BONHEUR

 Ecoutez la chronique de Sylvie Hazebroucq:

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Le bonheur est tendance, Claire.
Tout a commencé l’été dernier avec la chanson Get Lucky des Daft Punks, comme un mantra à voir le bon côté des choses. En réalité, comme vous le soulignez Christophe André, le message n’a rien d’inédit. François d’Assisse discourait déjà sur la joie parfaite.
Les chrétiens le savent bien, la communion avec la nature, la bonté gratuite, et même en souffrant si il le faut, trace le chemin du bonheur.
Depuis Narcisse démontre que s’aimer outrageusement est un piège mortel, et Blaise Pascal au 17ème siècle clame que toutes les actions de l’Homme s’inscrivent dans une quête du bonheur, sans exception. Même Andre Comte Sponville démontre que ne plus croire au bonheur est un espoir dissimulé, afin que l’émotion surgisse miraculeusement, par hasard, parce que nous aurions fait exprès de la snober.

 

Histoire d’un cas

 

Claire, vous allez nous raconter un cas de Caroline, une patiente que vous avez suivie. Cela va permettre à nos auditeurs de comprendre un peu mieux votre travail de sexologue !
Donc Caroline venait vous consulter pour un problème de vaginisme.

Catherine : Oui, il s’agit d’une jeune femme de 26 ans qui est en couple depuis 3 ans. Elle consulte parce qu’elle n’arrive pas à avoir de rapports sexuels avec son ami. Elle a trop mal, impossible de procéder à une pénétration. Du coup, elle n’a jamais eu de rapport sexuel complet, même s’ils échangent des caresses. Pourtant, elle éprouve du désir.
Elle a fait de belles études, elle est directeur financier et son ami est plombier. Ils s’entendent bien, et lui est très embêté par le problème, mais il est très compréhensif et patient.