L’obésité infantile touche aussi les enfants des pays en développement : attention à la santé de vos enfants

Vous avez souhaité, cette semaine, consacrer votre chronique au rapport « En finir avec l’obésité chez les enfants » publié, la semaine passée, par l’Organisation Mondiale de la Santé et qui a fait beaucoup de bruit dans les médias. Pouvez-vous nous en dire plus sur la problématique que soulève ce rapport ?

Ecouter la chronique de Stéphane Besançon:

 

Ce rapport a effectivement eu un très grand retentissementpuisqu’il révèle l’inquiétante progression de l’obésité chez les enfants au niveau mondial, en pointant, pour la première fois, que cette explosion de l’obésité infantile n’est pas uniquement observée dans les pays dits riches mais qu’elle touche aussi fortement l’Amérique Latine, l’Asie et l’Afrique. Les chiffres publiés sont spectaculaires : en 2014, sur l’ensemble des enfants de moins 5 ans présentant un surpoids ou une obésité dans le monde, 48% vivaient en Asie et 25% en Afrique. En Afrique, la prévalence de surpoids et d’obésité chez les enfants de moins de 5 ans a doublé en moins de 20 ans.

Claire Hédon : Quelles sont les conséquences sur la santé de cette obésité infantile ?

L’environnement nutritionnel de l’enfant est très important pour la santé du futur adulte. En effet, un enfant exposé à un surpoids ou une obésité après l’âge de 2 ans aura un risque accru d’obésité, de diabète, mais aussi de maladies cardiovasculaires à l’âge adulte.La prise en compte précoce de cette obésité infantile est donc centrale pour réduire l’incidence future de nombreuses Maladies Non Transmissibles. On sait aussi que plus l’obésité s’installe précocement plus le développement des Maladies Non Transmissibles seraprécoce lui aussi. L’explosion de cette obésité infantile peut expliquer que l’on rencontre de plus en plus de diabète de type 2 chez des jeunes adultes de moins de 30 ans.

Claire Hédon :ce rapport a lancé unvéritable pavé dans la marre, mais pourquoi cette alerte n’arrive que maintenant ?

Elle n’arrive que maintenant car la majorité des bailleurs de fond finançant les programmes Santé et Nutrition ainsi que de nombreuses grandes ONG continuent malheureusement de propager l’image, notamment en Afrique, d’un continent sous-alimenté. Les chiffres de ce rapport montrentque cette visionest dépassée depuis plus de 10 ans, car, aujourd’hui, si la sous-nutrition est encore un problème, la situation sur le continent s’est complexifiée.Il y coexiste désormais de la sous-nutrition (dénutrition et carences) et de la surnutrition (surpoids et obésité). Ce « double fardeau nutritionnel » est quasiment toujours ignoré par les acteurs de l’aide internationale qui privilégient des approches à court terme se bornant à compenser une sous nutrition aigue. Or, on voit bien ici, que le rattrapage nutritionnel des mères ou des enfants malnutris n’est qu’une partie de la problématique. Le suivi nutritionnel d’un enfant devrait donc normalement s’insérer dans un véritable parcours de vie prenant en compte le passé, le présent et le futur de la personne et surtout en proposant des programmes qui n’excluent pas 80% de la population !

Claire Hédon :Stéphane,que recommandez-vous à nos auditeurs, qui pour beaucoup sont aussiparents ?
Pour tout parent soucieux du poids et de la santé de son enfant, voici trois conseils essentiels et facile à suivre :
- Le premier est d’aller dans une structure de santé pour faire mesurer et peser l’enfant afin d’analyser où il se situe sur les courbes de poids et de croissance. Cecireprésente l’étape de diagnostic ;
- Ensuite, adopter les mesures recommandées par l’OMS dans ce rapport à savoir :
o Adopter le plus tôt possible des habitudes de vie saine par une alimentation équilibrée et la pratique d’une activité physique régulière ;
o Eviter la consommation de produits très sucrés pour les jeunes enfants ;
- Enfin, suivre régulièrement l’évolution du poids et de la croissance de l’enfant lors de visites chez le méd

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