L’environnementva-t-il stériliser les hommes

notre environnement peut se révéler toxique, en particulier chez les hommes pour leur fertilité. Que se passe-t-il est à quoi est-ce dû ?

Ecoutez la chronique du Dr Catherine Solano:

 

Catherine : Depuis 50 ans, les hommes subissent des changements inquiétants dans leur appareil génital. Leur sperme voit sa qualité et son nombre de spermatozoïdes diminuer. La concentration de spermatozoïdes est passée de 100 Millions de spermatozoïdes par millilitre dans les années 50 à 50 million par millilitre dans les années 2000. Et la concentration de spermatozoïdes diminue de 3 % par an1.
Les cancers du testicule augmentent (En France2, augmentation de 50 % des cancers du testicule en 20 ans, et au Danemark, hausse vertigineuse des cancers du testicule de 400 % en soixante ans).
De plus en plus de petits garçons naissent avec des malformations des testicules et du pénis.
Igor : De quoi s’agit-il comme malformations ?
Des cryptorchidies ou absence de descente des testicules qui restent à l’intérieur du ventre au lieu de se trouver dans les bourses, des micropénis, ou encore des hypospadias qui sont des ouvertures anormales de l’urètre. Quand on en souffre on dit « qu’on fait pipi sur ses chaussures » car l’ouverture par laquelle sort l’urine, au lieu de se situer tout au bout du pénis est sur le dessous.
Igor : Mais comment peut-on connaître la cause de ces problèmes ?
Catherine : On sait que la rapidité de cette augmentation signale que ce n’est pas une cause génétique, mais qu’elle est due à l’environnement. Et les chercheurs ont observé, étudié, que chez les poissons les estrogènes ou les substances chimiques ayant un effet proche de celui des estrogènes entraînaient une diminution de la qualité du sperme et toutes sortes de malformations.
Les coupables semblent aussi chez les humains être les substances à effet estrogéniques, hormones plutôt féminines, mais qui existent aussi, à petites doses naturellement chez l’homme.
Igor : Si les estrogènes existent chez l’homme pourquoi seraient-ils toxiques ?
Catherine : Le problème, c’est que notre environnement contient de plus en plus d’estrogènes de synthèse, beaucoup plus puissants que les estrogènes naturels.
Igor : Et d’où viennent-ils, ces estrogènes de synthèse ?
Ils viennent sans doute de certaines substances chimiques avec lesquelles notre corps est en contact et en partie de l’eau que nous buvons.
Igor : Comment arrivent-ils dans l’eau ?
Catherine : Ils viennent des médicaments contenant des estrogènes de synthèse qui se retrouvent dans l’eau par des circuits connus.
Les patchs et anneaux contraceptifs, bourrés d’estrogènes normalement rapportés en pharmacie sont généralement jetés à la poubelle. S’ils se retrouvent dans des décharges, ils rejettent toutes leurs hormones dans le sol, et elles s’infiltrent jusqu’aux sources.
Pour les femmes qui prennent la pilule en comprimés, leur urine contient des estrogènes de synthèse. Or, la filtration des eaux ne retient pas ces hormones.On les trouve donc dans l’eau de boisson.
Igor : Et les autres estrogènes au contact avec les aliments ?
Catherine : Il s’agit de substance ressemblant aux estrogènes, ayant un effet estrogénique. Il peut s’agir de pesticides, de retardateurs de flammes, du bisphénol A, de phtalates.
Les phtalates par exemple qui servent à rendre souples les plastiques. Les films plastiques alimentaires en contiennent par exemple ou par la couche plastifiée à l’intérieur des boîtes de conserve.
Les personnes habitant près d’une décharge ou d’un incinérateur de déchets, d’une usine chimique ou de cultures extensives (avec utilisation de produits chimiques) sont plus exposées comme certaines professions, les agriculteurs, viticulteurs, peintres, chimistes, coiffeurs, etc.
Pour vous donner un chiffre, si la mère ou le père a un de ces facteurs de risque, profession ou exposition, son fils a trois fois plus de risque d’avoir une malformation génitale que le fils d’un homme ne présentant aucun facteur de risque.
Igor : Que faire pour éviter ces substances ?
Il vaut toujours mieux conserver ses aliments dans un récipient en terre ou en verre qu’en plastique/ Et éviter les films alimentaires au contact des aliments.
Et allaiter son bébé plutôt que de lui donner le biberon si c’est possible ! Les bouteilles d’eau minérales en plastique peuvent contenir du bisphénol et même les canettes en aluminium et les conserves en contiennent dans la fine couche plastifiée à l’intérieur. Donc c’est à éviter.
Pour les récipients, il faut choisir les plastiques sur lesquels on trouve un petit triangle avec les chiffres 2, 4 ou 5. Les bouteilles avec un chiffre 1 ne doivent pas être réutilisées et les chiffres 3,6 ou 7 peuvent contenir du bisphénol A et sont donc à éviter.
Et puis, il est conseillé de manger bio pour éviter d’avaler des pesticides. Et si vous ne mangez pas bio, épluchez toujours les légumes. Et pour les céréales, mangez des céréales bio ou si vous ne mangez pas bio, éviter les céréales complètes, l’enveloppe qui les rend complètes est au contact des pesticides.
Igor : Et pour l’eau de boisson ?
C’est très difficile de donner des conseils car on doit bien boire pour vivre. Les bouteilles en verre ne se vendent plus beaucoup et pourtant, ce serait l’idéal si l’on était certains que l’eau à l’intérieur était pure  et sans hormones !
mprendre pourquoi je ne bois que du vin...
1Selon une étude publiée en 2000 citée par la cité des Sciences.
2Étude publiée en juin 2004 dans la revue d’épidémiologie et de santé publique,

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