Désir d’enfant, comment va la sexualité

 

La sexualité est un domaine dans lequel la spontanéité est naturelle. Quand on veut un enfant, cela peut changer. Si l’enfant vient vite, tout se fait facilement. Mais quand l’enfant tarde, et que l’on commence organiser sa vie sexuelle dans le but de mettre en route une grossesse, la sexualité peut devenir plus difficile…
Alors Catherine, pour commencer, y a-t-il vraiment des bons jours pour faire un bébé ?

Catherine :
Oui,les bons jours, ceux où l’on a le plus de chances de mettre en route une grossesse, ce sont les jours précédent l’ovulation. Ces jours-là, les femmes observent des pertes blanches fluides et transparentes, qui ressemblent à du blanc d’œuf cru.Les relations sexuelles ont alors plus de chance de mettre en route une grossesse, car ces pertes blanches sont à la fois un milieu d’accueil pour les spermatozoïdes et une aide pour eux à remonter vers l’ovule.

 

 

 
Claire : Et quand ça ne fonctionne pas. Quand au bout de plusieurs mois, il n’y a pas de grossesse ?

Catherine : Il faut connaître les chiffres : sans contraception, avec des rapports sexuels réguliers, 85 % des couples attendent un enfant au bout d’un an, et 90 % au bout de deux ans. Donc ça vaut la peine d’attendre le temps qu’il faut. Après 2 ans, si aucune grossesse ne s’annonce, cela signifie qu’il existe probablement un problème de fertilité dans le couple.

Claire : Et dans ce cas, que faire ?

Catherine : Il faut consulter un médecin qui va faire un bilan de fertilité. Je vais parler uniquement des éléments du bilan qui peuvent agir sur la sexualité. Le premier, c’est le spermogramme. Il s’agit d’un examen du sperme pour voir si les spermatozoïdes sont normaux. Il faut donc commencer par recueillir du sperme. Et ça ne se fait pas n’importe comment. On demande à l’homme de ne pas avoir de relations sexuelles pendant 3 jours avant de faire cet examen. Vous voyez déjà que l’on impose au couple de ne pas avoir de relation sexuelle pendant ce temps. Cela peut être une contrainte, car certains couples ont des relations sexuelles tous les jours ou tous les deux jours. Ensuite, l’homme doit recueillir du sperme par masturbation au laboratoire, et pour lui, ça peut être un vrai calvaire ! Ce n’est pas évident à réaliser quand on sait que l’infirmière attend de l’autre côté de la porte et peut vous dire : « monsieur, est-ce que vous avez fini ? » J’ai connu certains hommes un peu traumatisés par l’expérience !
 
Claire : Est-ce qu’il y a d’autres examens de fertilité qui ont une incidence sur la sexualité ?

Catherine : Oui, je pense au test de Hühner que l’on appelle aussi le test post-coïtal. Ce test sert à étudier le comportement des spermatozoïdes dans la glaire cervicale, c’est-à-dire dans les secrétions féminines. Pour cela, il faut avoir un rapport sexuel 5 à 12 heures avant l’examen, un jour où la femme a des pertes blanches transparentes avant l’ovulation. Donc, le médecin demande au couple d’avoir un rapport sexuel sur commande. C’est parfois très difficile et stressant, et certains hommes ont des problèmes d’érection ou ne parviennent pas à éjaculer. En effet, ce n’est pas très romantique ou excitant de savoir qu’on fait l’amour pour pratiquer un examen.
 
Claire : Et quand il y a un problème de fertilité et que l’on réaliser une insémination artificielle ?

Catherine : La difficulté, c’est le recueil de sperme, comme pour le spermogramme. Certains hommes ont du mal à recueillir du sperme sur demande ! Et ensuite, pour la femme, au lieu d’une relation sexuelle, c’est le médecin qui introduit le sperme dans le vagin. On est loin d’un acte d’amour agréable et excitant, tant pour l’homme que pour la femme !
 
Claire : Et quand un couple qui désire un enfant en arrive au stade de la fécondation in vitro ?

Catherine :
C’est souvent très difficile pour le couple. Celui qui a un souci peut se sentir très coupable vis-à-vis de l’autre. Et puis, parfois, le désir diminue. En effet, le désir d’enfant donne souvent un élan à la sexualité quand tout se passe bien. Quand ça ne fonctionne pas, on peut finir par se demander : à quoi cela sert de faire l’amour, puisque nous n’arrivons pas à faire d’enfant ? Et certains couples ont une sexualité qui s’espace.
Parfois, c’est le contraire. Certains couples ont beaucoup de relations sexuelles au moment de la fécondation in vitro, parce qu’ils se disent : si la grossesse commence, on pensera que c’est grâce à la FIV ? mais peut-être que ce sera grâce à nos relations sexuelles !
 
Claire : Auriez-vous un conseil à donner aux couples ?

Catherine : Oui, un conseil tout simple. Quand vous voulez un enfant, même si cela ne vient pas tout de suite, même si c’est long, sachez profiter de ces moments dans votre sexualité de couple. Vous n’avez pas besoin de contraception, et ça, c’est agréable ! Vous n’avez pas l’angoisse de la grossesse non désirée. Et en plus, vous êtes avec quelqu’un que vous aimez suffisamment pour vouloir faire un enfant ensemble. Sachez apprécier tout cela et ne restez pas à ruminer ce qui ne va pas !
 
Ecoutez la chronique du Dr C. Solano:
 
 
 

 

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